Quand la vulgarisation scientifique n'est pas votre tasse de thé...

Il est extrêmement difficile d’apporter une réponse à certaines questions et bien souvent, ces questions deviennent récurrentes : posées souvent, mais sans aucune réponse satisfaisante. Ou alors avec des réponses qui s’opposent et qui ne satisfont que les gens déjà convaincus par cette réponse.

Une de ces questions est la place de la vulgarisation scientifique dans le travail d’un chercheur. J’en entends parler presque quotidiennement sur Twitter grâce à des comptes comme @iamscicomm, @SciComm_Hub, @ScienceBorealis. Ce que je fais sur ce blogue pourrait également être partiellement considéré comme de la communication scientifique. Enfin, je pense.

Vous serez donc peut-être surpris de ma prochaine phrase (moi-même je me surprends) :

Je ne crois pas que tous les scientifiques devraient faire de la vulgarisation.

Parce que :

  1. L’envie et la capacité ne viennent pas avec le métier. Ce n’est pas parce qu’on est un scientifique qu’on devient soudainement bon pour simplifier notre pensée. Certaines personnes n’ont d’ailleurs aucun intérêt pour ce type d’activité. Et je crois fermement que lorsque le cœur n’y est pas, le résultat n’y est pas non plus.
  2. Il existe des professionnels dont c’est le travail. Il existe d’excellentes émissions de télévision et de radio consacrée à la vulgarisation scientifique. OK, parfois leurs explications ne sont pas parfaites du point de vue scientifique. Mais ces gens sont experts de la vulgarisation et donc mieux à même de faire le pont entre les scientifiques et le public.

De plus, certaines personnes prétendent que les articles scientifiques devraient être écrits de façon à être plus accessibles. Désolée, mais non. L’objectif d’un article scientifique est 1) d’informer ses pairs de ses découvertes; 2) d’établir la validité des méthodes employées; 3) de permettre la réplication de l’étude (1). Le langage abscons (2) qu’on y trouve m’est utile à moi, « experte » dans ce domaine. Est-ce qu’on demande à un ingénieur d’expliquer à un autre ingénieur le fonctionnement d’un système de la même façon qu’il l’expliquerait à un enfant? Non et c’est bien ainsi.

Ceci dit, je crois que la vulgarisation scientifique est essentielle. Elle devrait être mieux reconnue dans les candidatures des professeurs-chercheurs et être correctement financée.

En désaccord avec moi? Exprimez-vous!

(1) Voyez-vous d'autres raisons?

(2) Obscur et incompréhensible!

Ce que les femmes veulent

Ma tête tourne depuis mon séjour à St.John’s pour le congrès annuel de la Société Canadienne d’Écologie et d’Évolution (1). C’est que chaque congrès de la SCEE débute avec un symposium pour les femmes entrant dans les carrières en écologie et en évolution. Les quelques présentations visent surtout à donner des trucs, mais aussi à faire l’état de la situation. Cette année, l’ambiance était survoltée et donnait envie de changer les choses. 100 participants, soit près du quart des inscrits au congrès! Et parmi eux, une dizaine d’hommes engagés à changer les choses.

En parallèle, dans un Québec qu’on prétend si égalitaire et avancé, ça fait deux fois qu’on me propose l’idée suivante :

« S’il n’y a pas plus de femmes professeure d’Université, c’est peut-être parce qu’elles ne veulent pas de cette carrière. »

La première fois, je n’ai pas vraiment réagi. L’idée fait trop écho à mon propre désengagement face à la carrière académique. Mais j’ai eu le temps d’y réfléchir et voici ma réponse :

Pardon? Les femmes ne veulent pas de ces postes? Et toutes celles que je côtoie qui le désire? Et ces biologistes si inspirantes que je suis sur Twitter?

Croire que les femmes ne veulent pas de ces carrières, c’est s’aveugler dans un monde où les CV sont jugés selon le genre et où les hommes ont de la difficulté à accepter les preuves scientifiques de tels biais (2). C’est oublier que 71% des femmes interrogées rapportent avoir subi du harcèlement dans leurs travaux de terrain. C’est croire que parce que la situation est meilleure « que avant », il n’y a plus de problème. C’est dire que les femmes ne veulent pas de carrière parce que, on le sait bien, elles préfèrent s’occuper des enfants.

De toute façon, les femmes ne sont pas un bloc monolithique.

Occupez-vous de rendre l’accès à ces postes le plus égalitaire possible et « les femmes » vous diront ce qu’elles veulent elles-mêmes, avec leur propre voix. Et ça vaut pour les personnes de toutes les minorités possibles et inimaginables.

 « Mais comment faire Emilie? »

Je n’ai pas la réponse parfaite, mais j’ai bien l’intention de vous partager mes idées dans les semaines à venir. Et d’ailleurs, je suis ouverte à recevoir vos idées, pour alimenter ma réflexion!

P.S. Avant que vous ne me le disiez, oui, les femmes aussi évaluent différemment les cv d’hommes et les cv de femmes, etc. Généralement en faveur des hommes. Oui, il y a aussi des hommes qui sont harcelés. Est-ce que ça change le fait qu’il y ait des problèmes de discrimination au sein des institutions? Non, ça change la façon de régler les problèmes.

(1) J’adore les congrès de la SCEE! Un bon mélange de science, de réseautage et de pur plaisir.

(2) J’ai choisi de vous citer des blogues plutôt que des articles pour la facilité de lecture. Mais ces blogues ont des liens vers les articles scientifiques.

Open data et jeux de données à long terme/Open data and long term dataset

*English will follow after the French*


Un mois en retard sur les actualités, mais bon, on dirait que je reviens à ma vie habituelle après mon retour d’Australie! Un article que je considère très intéressant a été publié en début du mois d’octobre au sujet du partage des données (Open Data) des études à long terme. Ayant moi-même été formée dans un labo se basant sur des jeux de données de plus de 20 ans, je suis sensible à cette problématique. D’ailleurs, mon codirecteur est coauteur de cet article.

Je suis très positive à l’idée de partager les données scientifiques après publication d’un article. Mais, je comprends les réserves des auteurs de cet article : les jeux de données à long terme sont évidemment longs à produire, mais également coûteux. Ils peuvent être le moteur d’une carrière entière et permettre de former de nombreux étudiants. C’est l’essence de ce que dit cet article. Par contre, je comprends qu’il est essentiel de partager ces données dans le monde actuel.

Ce qui me dérange, c’est la réaction des partisans de l’open data. Au lieu de répondre aux préoccupations des chercheurs qui sont réticents à partager leurs données, ils tendent à les traiter avec dérision. Une courte recherche sur Twitter m’a démontré que la majorité des tweets contre l’article sont des mots esprits peu développés:

Il est vrai que Twitter n’est pas l’endroit pour développer un contre-argumentaire développé.

Ces réactions sont inutiles. J’ai observé cette attitude à plusieurs reprises et elle n’a jamais convaincu qui que ce soit de l’utilité de l’open data. Au lieu de ridiculiser ce que je considère comme des craintes légitimes, il serait pertinent de créer un argumentaire positif. Les auteurs de l’article proposent des solutions qu’ils considèrent comme acceptables. Pourquoi ne pas tenter de partir de ces propositions et tenter de les améliorer?

J’aimerais un comportement moins sectaire de la part des tenants de l’open data et un peu plus de mains tendues. Un peu moins de clash de générations (les vieux contre les jeunes) et plus de discussions complètes. C’est un défi !


I’m one month late, but it seems that I’m slowly returning to my usual life after my Australian internship. A paper I consider highly interesting has been published at the beginning of October about open data of long term dataset. As I’ve been raised in a lab based on long term dataset, I’m sensible to the issues at stake. And my co-advisor is co-author on the paper.

I’m all for open data after an article is published. But I understand why the authors of the article are reticent: long term data set are, obviously, long to produce but are also costly. They can fuel an entire career and allow the mentoring of many students. This is essentially what this article state. I understand, however, why it is needed to share those data in the modern world.

What upset me is the response of open data tenants. Instead of answering to the concerns of researcher with long term data set, they make jokes out of it. A short research on Twitter showed me that the majority of tweets against the paper are funny, but not really developed:

Ok. Twitter is not the place to have a well-develop discussion. But those responses are useless. I’ve seen this attitude in multiple occasions and it never convinced anyone of the usefulness of open data. Instead of making jokes on what I consider to be reasonable concerns, it would be more interesting to answer those concerns. The authors of the article propose solutions that they consider acceptable. Why not starting from those and to try to improve them?

I would like a less sectarian behavior from open data advocates and a bit more of open hands. Less generation clash (old researchers against young ones) and more discussions. A goal for Toorop!

 

Une coupe bénéfique à l’Université Laval?

Au retour de mes vacances, une nouvelle intéressante m’attendait. L’Université Laval (où j’étudie) a décidé de couper dans les abonnements aux journaux scientifiques pour faire face aux compressions dans son budget. Je vous invite à consulter l’article de La Presse pour voir les témoignages : « Inquiétant », « Déplorable »…

Et bien, vous savez quoi? Je ne désapprouve pas cette mesure et je crois même qu’elle peut être positive.

Le milieu scientifique actuel est en changement depuis plusieurs années. Plusieurs acteurs s’insurgent devant les coûts de l’accès aux publications scientifiques et les profits aberrants générés par ces industries. Certaines personnes considèrent que le milieu actuel est nuisible à l’avancement de la science, car plusieurs milliers de chercheurs, ne pouvant accéder aux publications qu’ils ont besoin, ne peuvent travailler correctement. Je vous suggère de consulter le site de SPARC pour comprendre la situation.

Des revues Open Access, ça existe, mais on se bute à plusieurs préjugés de la part des chercheurs privilégiés : ces revues sont de moindre valeur, ça coûte cher d’y publier (1), elles ont un mauvais Impact factor (2)…

Si les chercheurs à Laval rencontrent des problèmes à accéder aux publications, tant mieux! Ça aidera probablement à changer leurs mentalités. À ça, vous pouvez me répondre que le mieux serait des changements institutionnels qui favoriseraient l’Open Access. Les changements récents au CRSNG sont un début, mais restent mièvres. La volonté n’est pas là. Je crois fermement que le changement doit venir du haut et du bas, des organismes de financement ET des chercheurs. Le chercheur étant un humain, le placer dans une situation inconfortable reste une bonne façon de le faire évoluer. Je suis prête à accueillir les opinions divergentes en commentaire ci-dessous…

D’ailleurs, y aura-t-il une réelle restriction de l’accès? Si on y met un peu d’effort, il est possible de trouver pratiquement chaque article sur internet. Notons des initiatives comme l’OA button ou ResearchGate.

Pour plus d’infos sur l’Open Access, voici des liens vers mes blogues précédents qui contiennent eux-mêmes des liens ultras pertinents :

https://carnets-de-doctorat.squarespace.com/archives/9/4/2015/le-libre-accs-en-science-quelques-faits-et-opinions

https://carnets-de-doctorat.squarespace.com/archives/9/4/2015/opencon-2014-mes-impressions

Ajout (07-10-2015): Le MEILLEUR site sur l'Open Access, c'est celui d'OOO Canada, une organisation que j'aide à créer. Il me reste à traduire le site pour que la version française soit en ligne!

(1) Pas vrai! Plusieurs sont gratuites. Consultez le Directory of Open Access Journal

(2) On pourrait en dire beaucoup sur la qualité de l’impact factor comme mesure du mérite scientifique.

Je suis une professionnelle, moi aussi !

Publié originalement le 30 septembre 2014

Je ne vous l’ai pas dit, mais je suis biologiste. Je n’ai pas d’ordre professionnel, de badge ou de médaille pour le prouver. Je considère que mon baccalauréat en biologie fait de moi une biologiste, car il n’y a aucune norme pour indiquer qui est biologiste et qui ne l’est pas. Nous n’avons pas d’ordre professionnel, simplement une association de laquelle nous pouvons être ou ne pas être membre (ABQ, l’Association des Biologistes du Québec). Est-ce que c’est un problème?

À voir cet article du Journal de Montréal (1), la réponse semble être oui. Dans le dossier des forages au nord de Cacouna, les considérations d’une biologiste travaillant au ministère de l’Environnement auraient été mises de côté. Je ne m’avancerai pas plus loin sur ce sujet, car je ne suis pas journaliste et je n’ai pas la prétention de rapporter tous les faits. Par contre, je vais profiter de l’occasion pour parler des biologistes et de leur quête de reconnaissance ainsi que des ordres professionnels. C’est un peu en dehors de mes sujets habituels, mais c’est mon blogue, c’est moi qui décide! Le sujet est aussi en dehors de mon champ de compétence. Si je fais une erreur, ne vous gênez pas pour commenter.

Qu’est-ce qu’un ordre?

Résumons ce que l’office des professions nous apprend (2) sur les ordres professionnels :

  1. Ils ont pour mission de protéger le public.
  2. Ils contrôlent la compétence et l’intégrité de leurs membres.
  3. Ils surveillent comment leurs membres accomplissent leur profession.
  4. Ils réglementent la profession.
  5. Ils ont un pouvoir disciplinaire (plainte contre un membre).
  6. Ils développent la profession.
  7. Ils contrôlent le titre (je ne peux pas me prétendre avocat, médecin, etc.!).

Grossièrement, un ordre professionnel s’assure que la profession est effectuée dans les règles de l’art et avec éthique. Une analogie intéressante serait les guildes de guerriers dans un jeu vidéo. Vous devez compléter plusieurs missions (éducation) et respecter le code de la guilde. Bon, ce n’est pas une si bonne analogie, mais peu importe, vous comprenez le concept.

Pourquoi avoir un ordre? Et pourquoi pas les biologistes?

Le principal point motivant la création d’un ordre est la protection du public. Est-ce que les biologistes sont en contact avec le public ? Pas directement…la protection de l’environnement c’est un concept qui atteint un groupe diffus (3). L’environnement et le bien des générations futures ne touchent pas un sous-groupe clair, mais toute la société. Comme le groupe qui doit être protégé des actions des biologistes est large et mal défini, la défense active de ses intérêts est difficile. Cela pourrait expliquer en partie la difficulté des biologistes et des microbiologistes à obtenir un ordre professionnel.

En cherchant des informations pour ce billet, j’ai trouvé deux autres raisons qui peuvent expliquer cette difficulté. Dans un rapport de 1990 de l’Office des professions (4), on remarque que les compétences du biologiste peuvent entrer en conflit avec celles de professions possédant déjà un ordre professionnel (agronomes, ingénieurs forestiers, etc.). Par ailleurs, ce rapport recommande la création d’une corporation professionnelle. Il semblerait que des questions financières créent également des problèmes. En 2010, la question du salaire des biologistes employés par le gouvernement aurait nui à la demande de création d’un ordre (5).

Qu’est-ce que ça change un ordre?

Bonne question. Selon moi, avec un ordre professionnel vient une certaine reconnaissance sociale et professionnelle. L’ordre agissant comme chien de garde, on gagne en qualité et en constance dans l’exercice de la profession. Les avis d’un biologiste pourraient obtenir une aussi grande valeur que celle d’un ingénieur. Supporté par son code d’éthique et son ordre, le biologiste pourrait plus facilement repousser les influences, comme dans le cas de Cacouna (1).

Rappelons-nous toutefois que l’ordre professionnel n’est pas la panacée… pensons aux révélations récentes sur plusieurs ingénieurs.

(1) http://www.journaldemontreal.com/2014/09/25/la-biologiste-netait-pas-a-labri-des-influences-politiques

(2)  http://www.opq.gouv.qc.ca/ordres-professionnels/

(3) J’ai trouvé un super Prezi qui semble bien expliquer les intérêts diffus : http://prezi.com/qhdwn9nhwwy5/la-protection-des-interets-diffus-dans-les-pays-lusophones/  Je ne garantie pas la fiabilité de l’information par contre…

(4) http://tinyurl.com/mmeprdv

(5) http://www.abq.qc.ca/site/pdf/communiquer/LGFrancoeur-9-06-2010.pdf

Rien qu’une fois, sur le terrain : harcèlement sexuel et milieu académique

Publié originalement le 17 septembre 2014

Cette semaine, j’aborde un sujet qui a fait beaucoup de bruit dans le milieu académique anglophone, soit le harcèlement sexuel particulièrement lors des travaux de terrain, hors université. Suite à la publication d’un article dans Plos (1), les réactions ont fusé de toute part (2), avec raison. Brièvement, l’étude par Clancy et al. (2014) nous apprends que 64 % des répondants ont subi du harcèlement sexuel et plus de 20 % ont vécu une agression sexuelle. Les femmes, qui composaient la majeure partie de l’échantillon, subissent plus fréquemment du harcèlement sexuel et ce harcèlement provient majoritairement de leur supérieur. Malheureusement, peu de victimes connaissent les ressources disponibles pour dénoncer le harcèlement et lorsqu’elles dénoncent, elles sont souvent insatisfaites du résultat. Cette étude a des limites et je vous conseille de lire l’article pour vous en informer.

Ma première constatation est en fait une question. Pourquoi n’en a-t-on pas parlé en français et surtout au Québec? Il est possible que la question soit simplement passée sous le radar. Comme la communauté académique représente une petite proportion de la population mondiale, le nombre de personnes touchées par la situation sera faible au Québec. Pourtant, je considère qu’il est essentiel de s’attaquer à la question parce que le harcèlement sexuel se produit partout. Bref, aujourd’hui, je redresse la situation! Notons toutefois qu’avec une rapide recherche, j’ai pu trouver quelques ressources venant de la France (3).

Deuxième constatation : le phénomène est beaucoup trop fréquent. Est-il plus ou moins fréquent que dans d’autres milieux de vie? Je ne le sais pas et je ne crois pas que ce soit important, car un cas est déjà de trop. Sommes-nous moins touchés ici? On considère généralement que nous jouissons d’une belle égalité et d’un beau respect entre les sexes au Québec. Sous ce parapluie, on se cache de l’orage et on se fait croire que tout va bien. En l’absence de données, on ne peut s’avancer sur la prévalence, mais ça n’empêche pas d’agir pour améliorer la situation.

Donc, que faire? En me basant sur différents blogues (2, 4, 5) et sur l’article de Clancy et al, je vous amène les pistes d’action suivantes :

  • S’informer et informer les autres : avant le travail de terrain, j’ai reçu une formation en santé et sécurité au travail, une formation de premiers soins en région éloignée, une formation de conduite de VTT. Mais on ne m’a jamais offert (à mon souvenir) de formation sur quoi faire en cas de harcèlement ou d’agression. Je crois qu’il est du devoir de l’Université, du département et des directeurs de laboratoire de répandre cette information. C’est également notre responsabilité à tous de s’informer. Mon Université propose un site web intéressant (4) et je vous invite à trouver les initiatives de votre université.
  • Réagir : je n’ai pas dit vous battre! Mais exprimer votre désaccord face à une situation dont vous êtes témoin est important. Sinon, vous n’êtes qu’un complice. La victime n’est pas nécessairement en état de réagir. Projet crocodile explique comment réagir en tant que témoin de harcèlement ou d’agression (5). Bien que certains points s’appliquent moins bien sur le terrain (haha, utiliser un cellulaire!), c’est bien fait et une BD résume mieux le sujet que ce que je pourrais faire! (Précision ajoutée le 12-11-2014: la victime n'est pas complice. Jamais)

Ce n’est pas complet, mais je crois vous avoir donné suffisamment de références pour mieux vous équiper. Maintenant, si vous doutez des effets néfastes du simple harcèlement, je vous suggère de lire le témoignage d’une étudiante : (6).

10 décembre 2014/Ce texte a eu des répercussions inattendues: http://survivreasondoctorat.blog.com/2014/12/10/du-blogue-vers-la-vie-reelle/

(1) Clancy K.B.H., Nelson R.G., Rutherford J.N., Hinde K. (2014) Survey of Academic Field Experiences (SAFE): Trainees Report Harassment and Assault. PLoS ONE 9: e102172. doi:10.1371/journal.pone.0102172
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0102172

(2) Entre autres : https://harvardmagazine.com/2014/08/sexual-harassment-academic-fieldwork, https://www.insidehighered.com/blogs/gradhacker/sexual-harassment-and-fieldwork-being-ally

(3) http://etudiant.lefigaro.fr/vie-etudiante/news/detail/article/harcelement-sexuel-un-guide-pour-se-proteger-des-profs-abusifs-4278/
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1193742-harcelement-sexuel-l-enseignement-superieur-reste-trop-protege.html
http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/les-etudes-doctorales-seraient-propices-au-harcelement-sexuel-et-moral.html

(4) http://www2.ulaval.ca/services-de-a-a-z/harcelement/a-propos-du-cpimh.html

(5) http://projetcrocodiles.tumblr.com/

(6) http://blogs.scientificamerican.com/context-and-variation/2012/01/30/from-the-field-hazed-tells-her-story-of-harassment/