Se donner des objectifs...efficacement

Une nouvelle année qui commence ! Je pourrais vous parler de mon année 2016 ou encore de 2017 qui s’en vient. Surtout que 2017 est assez excitante : je finis mon doctorat ! Je vais plutôt vous parler de comment je définis mes objectifs, question de vous aider à atteindre les vôtres, qu’ils soient scientifiques ou personnels.

Bon, je ne suis pas une professionnelle de l’organisation et vous pourriez sûrement trouver des livres écrits par de tels professionnels pour vous aider. Mais je réussis généralement à atteindre mes objectifs, donc on va partir de la proposition que ma méthode fonctionne !

1- Prendre le temps de planifier et ne pas le faire rapidement sur un coin de comptoir : la planification est une tâche en soi et tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait (1). Je pense que ça vaut la peine de s’asseoir confortablement et de réfléchir aux objectifs qu’on veut accomplir, au temps que ça prendra et à ce qui est requis pour les atteindre.

2- Décomposer ses objectifs : dans ma liste d’objectifs, je n’ai pas écrit « finir ma thèse ». En fait, oui, je l’ai écrit, mais je décompose cet objectif en sous-objectifs. Par exemple :

  • Écrire mon introduction générale
  • Écrire ma conclusion générale
  • Soumettre mon chapitre 3

Chacun de ces sous-objectifs pourrait être lui-même décomposé en sous-sous-objectifs… le but ici, c’est de transformer un grand objectif difficile à atteindre en petits objectifs. À chaque fois que je complète un de ses petits objectifs, je suis satisfaite de moi-même ! Et quand on est satisfait, on travaille mieux (pas besoin d’étude pour prouver ça…).

3- Ajouter un aspect temporel aux objectifs : soit leur mettre une date limite. Cette date sera basée sur le moment où vous souhaitez compléter votre objectif général et sur l’estimation du temps que prends chaque sous-tâche. Habituellement, j’essaie d’être généreuse dans le temps requis pour chaque tâche. Ça augmente à ma satisfaction de compléter mes objectifs dans les temps ou en avance. Pour les constants retardataires, cette étape est particulièrement importante. Si vous avez de la difficulté à respecter une limite imposée par vous-même, vous pourriez envisager de partager ces objectifs temporels avec un superviseur, un collègue.

Bref, juste des conseils basés sur le gros bon sens ! Parfois, on se met beaucoup de pression en début d’année et on veut être meilleur, plus productif, s’entraîner plus, manger mieux, etc. Pour moi, établir des objectifs précis diminue le stress. Comme je suis capable de voir ce qui s’en vient, je me sens plus en contrôle et mieux préparée.

Quels sont vos trucs pour établir des objectifs efficaces et les respecter?

(1) Ma mère dit toujours ça…

Optimiser ses recherches web

Wow, je ne vous ai jamais parlé d’optimisation des recherches Google ou sur d’autres bases de données… Sincèrement, j’étais sûre de l’avoir fait parce que c’est si pratique et relativement peu connu. Aujourd’hui, je change votre vie.

Par exemple, si j’effectue une recherche sur les « effets associatifs », je vais trouver des articles qui parlent d’effets associatifs et des articles qui utilisent le mot « effets » à un endroit et « associatifs » à un autre. Ces derniers pourraient ne pas du tout être reliés les uns aux autres. Que faire?

  • Je pourrais écrire « effets AND associatifs » (1). En fait, un moteur de recherche comme Google ajoute déjà un AND entre chacun des mots que vous écrivez. Bref, ça n’améliore pas notre situation. Le AND est tout de même pratique et c’est l’opérateur de base.
  • Je pourrais écrire « "effets associatifs"». En ajoutant les guillemets anglais, je dis au moteur que je veux l’expression « effets associatifs ». C’est déjà beaucoup plus intéressant!
  • Je pourrais écrire « "effet* associatif*" ». Le * ou ? est nommé le wildcard. C’est mon opérateur de recherche préféré. Il indique que n’importe quel caractère peut occuper cette position. Par exemple, lorsque j’effectue une recherche sur les herbivores, j’écris « herbivor* », qui pourra correspondre à herbivores, herbivore ou herbivory. C’est particulièrement utile quand un mot a deux graphies, comme c’est souvent le cas pour l’anglais canadien, britannique ou américain (defence ou defense).

D’autres opérateurs existent, notamment le NOT (je ne veux pas le terme suivant) ou le OR qui indique un choix entre deux options.

Et puis, est-ce que votre vie est changée?

(1) Ou ET, sur un moteur de recherche en français

Au secours, j'ai eu une idée!

Parfois, mon directeur a des idées qui impliquent plus de travail (pour nous, les étudiants). Parfois, les idées viennent des étudiants. Douce, douce vengeance.

Ça fait longtemps que j’envie les laboratoires très dynamiques, où les étudiants commencent d’eux-mêmes des projets complémentaires, en collaboration. Certains de ces projets prennent même la forme d’articles publiés, une denrée précieuse pour un CV de scientifique en début de carrière ! Mon propre labo me semble assez dynamique, avec un niveau d’entraide élevé. Mais il reste que peu de collaborations hors projet de maitrise/doctorat se développent. Bref, on s’aide beaucoup, ce qui prend une bonne partie de notre temps, mais le bénéfice de l’entraide reste immatériel. C’est bon pour le moral et j’aime aider mes collègues ! Mais comment améliorer, augmenter, rentabiliser cette activité ? (2) Comment passer de l’entraide à la collaboration ?

En amenant cette question en réunion de labo, des idées intéressantes sont apparues (3). Pour l’instant, la réflexion est toujours en cours. On envisage d’utiliser un schéma de concept pour clarifier les différents axes de recherche et faire des liens entre les différents projets des étudiants. Ce schéma contiendrait à la fois des concepts (des éléments stables) et des idées (des nouveaux résultats, des idées nouvelles…).

Reste à répondre à bien des questions :

  1. Quel médium utiliser pour notre schéma ? Un tableau physique, situé près du bureau de mon directeur ? Un outil en ligne, qui permet des mises à jour rapides, mais qui risque de prendre des proportions gargantuesques ?
  2. Qu’est-ce qu’un concept exactement ? Comment savoir si ça vaut la peine de le mettre dans le schéma ?
  3. Une fois le schéma réalisé, est-ce que voir les différents liens entre nos projets nous permettra de collaborer plus ? Il faudra probablement des mesures additionnelles…

Si quelqu’un a des idées intéressantes à suggérer, je suis preneuse !

(1) D’ailleurs, le tableau de bord fonctionne toujours. Il est utilisé de façon variable, dépendamment de l’étudiant. J’éprouve toujours un intense moment de satisfaction à indiquer une tâche comme complétée. Bref, pour moi, c’est un grand succès !

(2) Vous pourriez me dire que ce n’est pas nécessaire et que je pourrais simplement profiter de mon environnement agréable, ce à quoi un pourcentage relativement faible d’étudiants ont accès. Toutefois, je veux rester en recherche… et rentabiliser mon utilisation de mon temps me semble important. Je serais d’ailleurs intéressée à savoir si vous êtes d’accord avec ça… commentaires ?

(3) Le reste de ce billet concerne donc des idées collectives et pas uniquement les miennes !

Avoir l'air d'une pro du codage pour les nuls

Il y a peu de temps, une étudiante à la maitrise de mon labo m’a demandé de l’aide pour coder une manipulation de données dans le logiciel R. J’ai alors réalisé que les temps avaient changé. Grâce à d’habiles manœuvres, j’ai réussi à faire croire aux gens autour de moi que je suis compétente en codage.

Aujourd’hui, je partage mes secrets avec vous. La beauté, c’est que mes trucs marchent avec plusieurs langages informatiques.

1. Décomposer les étapes entre le point de départ et le résultat souhaité

Au lieu d’essayer de trouver une solution déjà existante qui fait l’entièreté de ce que vous voulez faire, essayer de décomposer le problème en plusieurs étapes. En fait, c’est souvent ce qu’on l’air de faire les fonctions de R lorsqu’on regarde le code qui est derrière. C’est plus simple avec un exemple. Mon fichier de départ ressemble à ceci :

> Data
     ID Annee Variable
[1,]  1  2012       30
[2,]  1  2014       28
[3,]  2  2012       32
[4,]  3  2012       27
[5,]  3  2013       25
[6,]  4  2014       34
[7,]  5  2012       31

Et je veux obtenir une somme de la valeur de la variable par ID, mais seulement pour les variables mesurées en 2012 et 2014. Si je décompose les étapes à réaliser : 1-Éliminer les observations prises dans des années autres que 2012 et 2014, 2-Faire la somme par ID. C’est un exemple extrêmement facile, mais vous pouvez appliquer la même méthode à un problème difficile. Oui, parfois, il existe un moyen de faire tout ça en une seule ligne de code. Par contre, si vous passez 1 jour à chercher cette ligne de code alors que décomposer le problème vous prend 1 heure, vous perdez quand même du temps!

2. Googler votre question de la façon la plus stupide qui soit

Ça semble évident? Pourtant plein de gens oublient de le faire ou n’obtiennent pas les résultats voulus. Prenons l’étape 2 de mon problème précédent et effectuons la recherche suivante :

« Somme par valeur variable R »

Le troisième lien semble présenter une proposition acceptable. Écrit en anglais (« sum per variable value R ») nous amène rapidement au site web stackoverflow, un site où les utilisateurs peuvent poser des questions sur le codage.

Et voilà! Oui, c’est tout. Le reste, c’est des essais-erreurs et une question de méthode de travail. Si vous prenez le temps de commenter vos codes et de chercher des solutions, vous finirez par apprendre à mieux coder.

Il n'y a pas de page blanche (en science)

Je suis bloquée ! Dehors, tempête de neige et devant mon visage, une étendue blanche qui n’attend que d’être remplie.

Tout a été dit sur le syndrome de la page blanche. Tout. Mais est-ce que ça s’applique pour écrire un chapitre de thèse ou un manuscrit scientifique ? J’ai déjà lu que le syndrome de la page blanche n’existait pas en science (1). Tu sais ce que tu veux dire, tu ne recherches pas l’inspiration, alors écris-le (et cesse de m’embêter).

Sauf que parfois, ça ne sort pas comme on dit par chez moi. Qu’est-ce qui se passe ? J’ai la conviction de plus en plus affirmée que c’est ce qui arrive lorsque la réflexion n’est pas à maturité. Ce que je veux dire, c’est qu’on a plein d’idées, mais elles sont mal connectées. Ou encore, notre interprétation des résultats est bancale. Ma mère disait toujours que ce qui se conçoit bien s’exprime clairement et que les mots pour le dire viennent aisément. Manifestement, c’est le problème qui m’arrive.

Que faire ? Aller devant un tableau (blanc, lui aussi ou noir si vous préférez) et essayer de placer ses idées. Réfléchir, prendre une marche. En parler avec un collègue, l’utiliser comme miroir de ses réflexions ou comme avocat du diable. Écrire un blogue sans lien avec ce que vous êtes censé faire (ahem…). Ce n’est pas l’inspiration qui manque au scientifique, c’est parfois d’ordonner ses pensées.

Sur ce, je retourne à mon manuscrit. J’attends la semaine prochaine pour vous parler d’un de mes chapitres de thèse !

(1) Dans l’excellent livre suivant :

Silvia, Paul J. 2007. How to write a lot: A practical guide to productive academic writing. American Psychological Association.

Pourquoi je m'ostine à utiliser Prezi

S’ostiner, en bon québécois, c’est le même mot que s’obstiner, mais plus agréable à dire. C’est continuer à faire de quoi, envers et contre tout. Dans mon cas, je m’ostine à utiliser Prezi plutôt que Power Point pour mes présentations. Ça explique mon peu de billets de blogue des dernières semaines; je préparais un séminaire de mi-parcours résumant la première moitié de mon doctorat (déjà!?!).

Pour ceux qui ne connaissent pas Prezi, c’est un logiciel de présentation (avec version gratuite et payante) qui révolutionne la façon de présenter. D’un passage linéaire de diapo à diapo, on peut utiliser un schéma et zoomer à l’infini sur certaines sections. J’adore le résultat lorsque c’est bien utilisé. C’est dynamique, vivant, beau et utile. Mal utilisé, ça donne mal au cœur. Il faut investir du temps pour apprendre à créer un Prezi, mais les commentaires que j’ai reçus m’indiquent que ça en vaut la peine. En résumé, les avantages que j’y vois :

  • Capter l’attention du public : la nouveauté et le fait que chaque présentation soit différente attirent immédiatement le public avec Prezi. Comme les gens ne savent pas où on va par la suite, ils semblent être plus attentifs.
  • Présenter un sujet de façon non linéaire efficacement : on peut examiner chaque élément d’un schéma et aller plus en profondeur en zoomant à l’intérieur. Il est possible de présenter facilement des schémas de concepts (2).

Prezi ne transformera pas un mauvais présentateur en bon présentateur. Mais je crois qu’il peut créer de meilleurs résultats pour certaines présentations. Si c’est si beau, pourquoi je m’ostine ? Quel est mon problème?

  • Le logiciel est instable et modifie parfois des tailles ou des vues…En même temps, si le projecteur est croche, vous pourrez zoomer au bon endroit de la présentation (merci à François Olivier Hébert pour ce truc!).
  • Mon directeur n’aime pas trop Prezi. C’est peut-être parce que les premiers que j’ai faits n’étaient pas au top. C’est aussi parce qu’il ne peut pas réutiliser mes diapositives dans des présentations.
  • Tout comme Word, les déplacements d’objets peuvent modifier tout et vous faire sacrer pendant quelques minutes.

Je recommanderais quand même l’utilisation du logiciel. Un jour, quand je serai super bonne pour faire des Prezi, je vous donnerai des trucs.

(2) Si vous ne connaissez pas le schéma de concept, essayez http://cmap.ihmc.us/

La science dans votre jardin

Publié originalement le 13 mars 2015

Faire le lien entre ma recherche et la vie de tous les jours est parfois difficile. Pourtant, les effets associatifs entre les plantes pourraient être utiles dans votre potager! Comme c’est le temps des semis, peut-être pourriez-vous régler vos problèmes d’insectes ravageurs par une solution toute naturelle…

En effet, mon doctorat s’intéresse à comment une plante accompagnatrice peut modifier la susceptibilité à la prédation par le cerf. Cette notion peut être également appliquée aux insectes qui mangent vos feuilles de laitues. Planter des plantes précises pourrait protéger vos légumes! Une étude de 1972 [1] a démontré que les plants de tomates pouvaient protéger les choux de certains coléoptères (Phyllotreta cruciferae). Le mécanisme derrière cette protection est élégant : la tomate dégage des composés chimiques volatils qui nuisent à l’insecte et l’empêche de trouver les plants de choux. Dans d’autres cas, la plante accompagnatrice peut attirer les insectes à elle et c’est donc elle qui sera consommée. Ou encore, la plante accompagnatrice peut attirer les prédateurs de l’insecte. Bref, vous engagez des mercenaires pour combattre l’ennemi.

Bon, mes études théoriques se basent sur des concepts pouvant être utilisés par tout le monde. Mais l’application est en réalité un peu plus complexe (surtout que je ne suis pas une experte en jardinage). Il vous faudra connaitre l’ennemi à abattre et trouver quelle plante peut le neutraliser. J’ai trouvé quelques sites intéressants à ce sujet en anglais (1). Si vous connaissez des trucs, j’aimerais bien que vous me les disiez!

Bon jardinage!

(1) http://www.oisat.org/control_methods/cultural__practices/trap_cropping.html,

http://www.garden.org/ediblelandscaping/?page=201007-how-to

1. Tahvanainen, J.O. and R.B. Root, The influence of vegetational diversity on the population ecology of a specialized herbivore, Phyllotreta cruciferae (Coleoptera: Chrysomelidae). Oecologia, 1972. 10(4): p. 321-346.

Succès, bonheur et études supérieures

Publié originalement le 3 mars 2015

La semaine passée a été ensevelie sous les choses à faire avec mon retour du terrain. C’était excitant, stimulant, épuisant! J’ai tout de même pris le temps d’assister à une formation donnée par Serge Larivière, un biologiste et administrateur aux multiples facettes. Le sujet : comment se démarquer et réussir en biologie tout en étant heureux.

Ça tombe bien, car je veux réussir en biologie et je veux être heureuse. Serge Larivière a confirmé certaines idées que j’avais et m’en a donné de nouvelles. Une chance que j’ai pris ce temps d’arrêt! J’aimerais vous en faire profiter en résumant les trucs qui me sont apparus comme étant essentiels.

Connaître

C’est un point qui est revenu à plusieurs reprises. Si on veut arriver à sa carrière de rêve, il faut se connaitre (ses buts, ses valeurs, ses faiblesses) et connaitre le marché du travail que l’on vise. Quelles sont les options qui s’offriront à moi? Quels sont les salaires offerts? Malheureusement, les biologistes ne sont pas seulement nuls en maths et en statistiques, mais également en finance (1). Pourtant, on mange comme les autres, on achète des maisons comme les autres… il serait temps qu’on s’intéresse à notre avenir comme les autres professionnels. Connaître, c’est aussi savoir comment fonctionne le système. On peut ne pas être d’accord avec le système au mérite basé sur le nombre de publications (et je suis en désaccord!), mais si on ne joue pas les règles du jeu, on n’obtiendra rien. Selon moi, il y a des moyens de travailler à changer le système tout en l’utilisant.

Bâtir activement son CV

Quand avez-vous regardé votre CV pour la dernière fois? Est-il à jour? Quelles expériences vous manquent pour être compétitif ? Selon monsieur Larivière, les gens qui travaillent leur CV ont un plus beau CV. Il faut savoir le pourquoi de chaque information qu’on y écrit et combler nos lacunes en allant chercher l’expérience nécessaire.

Travailler son efficacité

Dans votre doctorat ou votre maitrise, obtiendrez-vous une mention pour le nombre d’heures passées au lab ? Non. Alors, pourquoi rester devant votre ordinateur lorsque vous n’êtes plus efficace? Dans votre vie professionnelle, vous serez évalué aux résultats et non à l’effort que vous aurez fourni. En augmentant son efficacité, on a plus de temps pour d’autres projets professionnels ou personnels. Et cela inclut du temps pour se reposer et s’amuser. Recharger ses batteries permet d’être plus efficace. En fait, ça fait longtemps que je veux vous l’avouer: je ne travaille pas les soirs et la fin de semaine.

Eh oui… et pourtant, mon doctorat avance bien et j’ai un tas de projets motivants. Ces pauses me permettent d’arriver heureuse le lundi matin, prête à travailler!

Je pourrais écrire 3 pages de plus avec les trucs appris lors de cette formation. Mais, je n’ai plus le temps, il faut que j’aille travailler mon CV.

(1) Bon, c’est un cliché, mais qui est assez bien supporté par la réalité…

Travaux de terrain : trucs pour en tirer le maximum!

Publié originalement le 21 janvier 2015

Ça fait maintenant 7 ans qu’une partie de mes étés (et hivers) se déroule exclusivement dehors, à collecter des données. En biologie et dans d’autres domaines (foresterie, agriculture, géographie…), les données essentielles à un projet de recherche sont en partie récoltées à l’extérieur, souvent en région éloignée. Bien que Découverte ou le Code Chastenay nous renvoie une vision de chercheurs en veste blanche dans des laboratoires, ma vision de la collecte de données est tout autre. Elle comprend bouette, pluie, balades en pick-up truck.

Certains d’entre nous sont doués pour ce type de travaux. Disons que je préfère les organiser plutôt que les réaliser. Mes étés de terrain m’ont quand même donné les plus beaux moments de mes études, dans des environnements magnifiques. Au fil des années, j’ai accumulé quelques trucs pour m’assurer le succès de mes campagnes de terrain. Sans données, pas de doctorat!

Ton terrain, tu planifieras

Ça semble évident, mais c’est quand même une étape bâclée par plusieurs. On pense facilement au matériel et aux ressources humaines nécessaires. C’est un bon début, mais ce n’est pas tout. Si votre projet n’en a pas déjà un, pensez à rédiger un protocole qui répondra aux questions suivantes :

  • Que faut-il faire?
  • Comment?
  • Quand?
  • Quel est le matériel requis pour chaque tâche?
  • Où est-ce que les données récoltées seront transcrites?
  • Qui sont les personnes responsables de chaque tâche?

Un tel protocole assurera la bonne conduite des travaux, même en cas d’une absence imprévue de votre part. Il permettra également la reproductibilité de vos travaux. Je fais toujours valider mes protocoles par mon directeur et mon codirecteur, qui peuvent commenter et améliorer mes méthodes avec leur expérience.

Aux imprévus, tu t’adapteras

Je suis organisée, j’aime planifier et contrôler les évènements. Mais le terrain est plein d’imprévus, comme cette fois où la plantation de pins blancs où je devais prendre mes données ne présentait aucun pin blanc. Ou ces moments où la mauvaise température peut nous garder à l’intérieur quelques jours. Avant le départ, pensez à ce qui pourrait arriver et essayez d’envisager des solutions. Durant le terrain, fixez-vous des objectifs réalistes et révisez-les au fur et à mesure, en fonction des conditions. Et le plus dur, relaxez! Il y a des choses contre lesquelles on ne peut rien faire et il faut apprendre à vivre avec. Parfois, un imprévu ou une erreur peut mener à un autre projet ou à une autre découverte.

De ton équipe, tu prendras soin

Une campagne de terrain est souvent composée d’un étudiant gradué responsable des travaux, avec des assistants (étudiants au baccalauréat, stagiaires internationaux, stagiaires de CÉGEP). Vous aimez votre sujet et vous pourriez passer 10 heures par jour à mesurer du broutement de cerf, mais pas votre équipe. Prévoyez des congés, des journées raisonnables. Motivez-les en leur expliquant pourquoi vous faites ces travaux. J’aime beaucoup faire une liste des tâches à faire et les cocher au fur et à mesure avec l’équipe.

C’est ce à quoi j’ai pensé dans ces dernières journées, sous la pluie de janvier et la neige, en espérant vous aider à préparer vos prochains travaux! Quels sont vos trucs?

Comment trouver un projet de recherche?

Publié originalement le 4 décembre 2014

Mise en contexte : je suis présidente du Chapitre Étudiant de la Wildlife Society de l’Université Laval. Notre association, qui réunit des étudiants intéressés par la gestion et conservation, a tenu un 5 à 7 la semaine passée (restez avec moi, c’est pertinent). Sous l’influence d’étudiants motivés et d’une belle pinte de bière, j’ai accepté de faire une formation pour les gens de premier cycle sur comment trouver une maitrise. Tant qu’à préparer une formation là-dessus, autant transformer le tout en billet de blogue!

Il faut que je l’avoue, je suis un peu mal à l’aise avec le titre de cette formation. Trouver un projet de recherche dépend énormément du domaine, du pays et c’est une expérience différente pour tout le monde. Je ne possède pas la vérité absolue et mes conseils seront particulièrement valables pour les gens qui recherchent une maitrise ou un doctorat au Québec en Biologie. Tout de même, tentons de dégager certains faits en regardant différents parcours suivis par de réels étudiants. Je ne les nommerai pas, mais sachez que je base mon texte sur l’expérience de plusieurs collègues et amis.

Dans mon cas, j’ai été assistante de terrain pour une chaire de recherche en 2008. Un des chercheurs de cette chaire est spécialisé en relation plante-herbivore, un sujet qui m’intéressait à cause de ce premier emploi. Je suis allée discuter avec lui de projets de maitrises possibles. Il avait un projet de prévu et j’ai été choisie. Bref, j’avais une expérience en recherche de base, on avait déjà été en contact et en plus, j’avais le potentiel pour recevoir une bourse. J’appelle cette façon de trouver un projet la voie dorée. C’est la voie facile que peuvent se permettre les étudiants « boursables ». Ces étudiants ont plus de choix et dans certains cas, ils peuvent même créer un projet avec un professeur. La vie est facile pour eux, mais ils peuvent tomber dans le piège d’accepter le premier projet qui passe, sans réfléchir à leur intérêt pour le sujet et à leur qualité de vie dans ce laboratoire.

Pour les étudiants qui sont dans la moyenne et qui n’ont pas nécessairement la possibilité d’obtenir une bourse, la voie classique consiste à lancer plusieurs courriels à des chercheurs dont le domaine les intéresse. À la suite d’entrevues avec ces chercheurs et selon la disponibilité de projets de recherche avec financement, ces étudiants trouveront probablement un projet. En biologie (1), un projet de recherche sans bourse est pratiquement impossible à réaliser. Vous ne pouvez travailler et faire une maitrise et un doctorat dans un temps raisonnable…à moins d’être hyperactif/épuisé.

Finalement, certains étudiants n’ont pas un dossier scolaire reluisant. Peu importe la raison, les bonnes notes n’étaient pas au rendez-vous et cela rebute plusieurs chercheurs. J’ai un profond respect pour les étudiants qui ont ce parcours. Leur voie vers un projet de recherche requiert beaucoup de volonté. Ils devront multiplier les expériences pertinentes en recherche (terrain, laboratoire), soigner leur réseau de contacts, contacter de multiples professeurs et les relancer fréquemment. Je connais plusieurs étudiants qui ont eu ce parcours et qui ont réussi à trouver une maitrise qui leur convient.

Terminons par quelques conseils généraux :

  • Cultivez les expériences en recherche : emploi de laboratoire, auxiliaire de terrain. Certaines universités offrent des cours d’initiation à la recherche. Vous pouvez aussi vous impliquer dans des organismes pertinents qui vous donneront une meilleure expérience dans votre domaine. Souvent, ces emplois rapportent moins d’argent, mais ils vous permettront peut-être d’avoir la carrière de vos rêves.
  • Créer votre réseau de contacts : parlez à des étudiants aux cycles supérieurs, faites du bénévolat dans des congrès pertinent, entrez en contact avec des chercheurs! Beaucoup de projets ne seront jamais affichés et le bouche-à-oreille peut vous aider.
  • Pourquoi voulez-vous faire une maitrise? Est-ce que la maitrise est réellement la seule façon d’obtenir l’emploi de vos rêves? Allez-vous être heureux dans ce milieu? Faites un peu de ménage dans vos objectifs avant de commencer le processus.

Il y a autant de parcours universitaires que d’étudiants et il me semble que c'est très encourageant !

« Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout… Les malchanceux sont ceux à qui tout arrive. »

— Eugène Labiche

(1) Je crois pouvoir étendre cette affirmation aux sciences pures et naturelles…

Trucs rapides pour améliorer une présentation

Publié originalement le 26 novembre 2014

Cette session, j’ai une tâche d’auxiliaire d’enseignement plutôt sympathique. J’accompagne des étudiants du deuxième cycle dans leur travail de session et je les aide à préparer leur présentation orale (de type PowerPoint). Dans ce cours, chaque étudiant a une pratique individuelle d’une heure. Ils me présentent leur travail en 15 minutes et moi je donne mes commentaires, ce qui dure habituellement 45 minutes. Vous trouvez ça long? Effectivement, mais ce n’est même pas parce qu’ils sont mauvais, au contraire!

J’ai l’impression que la majorité des gens n’ont pas appris à présenter. Ils ne font qu’imiter ce qu’ils ont vu avant. Le problème, c’est que certaines pratiques très répandues qu’ils imitent sont mauvaises. Le positif, c’est qu’on peut rapidement améliorer une présentation. Voici les trucs que je donne le plus souvent :

  1. Ne dites jamais votre titre de présentation

Soit un présentateur se chargera de dire votre titre de la façon la plus ennuyante possible, soit vos auditeurs auront déjà eu le temps de le lire, sur un programme ou sur votre première diapositive. Vous perdez un temps précieux. Prenez plutôt un 15-30 secondes pour casser la glace. Dites-nous en quoi votre présentation a un intérêt pour nous :

« Aujourd’hui, je vous parle de comment une plante peut modifier la susceptibilité au broutement de sa voisine, ce qui peut avoir de fortes implications dans la conservation de certaines espèces végétales »
Réaction du public : Wow! Cette présentation va m’aider à protéger des espèces!

  1. Ne nous dites pas les choses, montrez-les-nous

Les diapositives ne sont pas un aide-mémoire pour vous rappeler quoi dire! Ce sont des aides visuelles pour aider vos auditeurs à comprendre. Je déteste personnellement les listes à point. Je n’ai pas envie de lire une présentation, j’ai envie que vous m’expliquiez. Si vous avez trop de texte, les gens vont vous lire et cesseront de vous écouter. Et ce n’est pas parce que tout le monde le fait que vous devez le faire!

Au lieu d’écrire « — Diminution des populations de caribous », insérez un graphique qui présente cette diminution.

  1. Schématisez votre pensée

C’est en fait un conseil similaire au précédent. Au lieu de dire les choses, démontrez explicitement le lien entre vos idées. N’ayez pas peur des photos ou des dessins, s’ils ont un sens. L’objectif est que votre public puisse comprendre rapidement vos idées. Si toute votre présentation peut se résumer en un schéma, super! Vous pourrez le ramener de temps à autre pour faire le lien entre les différents points que vous présentez.

Au lieu de :

Causes de la fragmentation forestière : 1. Routes 2. Coupes forestières 3. etc.

Faites plutôt:

Routes     Coupes forestières
↓                     ↓
Fragmentation

C’était donc une première série de trucs. Un jour, je vous en donnerai d’autres…parce qu’il y en a tellement! Pour conclure, j’aimerais signaler l’existence d’un excellent article de Nelson Thiffault et de Stephen Wyatt (1). Un article rapide et intéressant qui vous aidera à passer votre message.

(1) Thiffault, N. & S. Wyatt. 2006. L’art de ne pas présenter : 12 astuces pour  ne plus être invité. L’aubelle 150 : 18-20, accessible en ligne depuis http://bit.ly/1yYJoJj 

Survivre à créer une affiche scientifique

Publié originalement le 4 novembre 2014

Cette semaine, je suis super excitée, car on part en congrès! Quasiment tout mon laboratoire se rend à Montréal pour le congrès de la SQEBC, la Société Québécoise d’Étude Biologique du Comportement. C’est un excellent congrès en écologie, avec majoritairement des présentations étudiantes d’un bon niveau. Comme je vais à la SQEBC depuis 2009, c’est aussi une bonne occasion de revoir des amis!

Comme je ne suis pas assez avancée dans ma recherche pour faire une présentation orale, j’ai décidé cette année de faire une affiche scientifique. En toute honnêteté, je déteste les affiches. Les gens mettent trop de texte et c’est ennuyant. Mais je crois qu’il est possible de faire de meilleures affiches. De plus, je crois que je fais de bonnes affiches (1). Et si je fais de bonnes affiches, c’est grâce à George Hess, Kathryn Tosney et Leon Liegel (2), qui ont créé un site complet qui m’a tout appris. Je vous conseille d’aller voir leur site, mais je vais vous résumer leurs trucs et ajouter mon grain de sel. Tout d’abord, 3 règles essentielles :

  • Une affiche a un seul message : que voulez-vous dire? Vous devriez être capable de me résumer en une phrase votre message. Évitez d’avoir 3-4 résultats importants et concentrez-vous sur une idée. Gardez l’accent sur ce message!
  • Les graphiques et les images sont centraux, utilisez le moins de texte possible. « Oui, mais j’ai besoin d’écrire ça ». Peut-être, mais personne n’a envie de prendre 15 minutes à le lire. Une affiche, c’est un mode de communication rapide et les images sont souvent plus rapides à comprendre qu’un texte.
  • Présentez vos idées dans une séquence ordonnée et claire. Prenez les gens par la main en mettant une séquence simple et linéaire. Je suis fan des cartes conceptuelles (3), mais l’affiche scientifique n’est probablement pas faite pour cela.

Avec ces trucs, vous partirez du bon pied. Pour vous guider dans la taille du texte, les couleurs à utiliser, bref, tous les détails, je recommande d’aller visiter Creating effective Poster presentations (2). Tout y est. Je rajouterais quelques commentaires de mon cru :

  • Une photo comme fond ou un fond de couleur foncé, c’est peut-être cute, mais c’est difficile à lire. Sérieusement, restez sur le fond blanc. Vous trouverez peut-être votre affiche plate, mais elle sera plus facile à lire.
  • Ajoutez une photo de vous à côté du titre, ça aidera vos lecteurs à vous reconnaitre. Si la conférence où vous allez n’a pas de session d’affiche formelle, ils pourront vous retrouver dans la foule des participants.
  • Placez quelques petites copies imprimées de l’affiche ou des cartes professionnelles ou des dépliants à côté de votre affiche, pour que les gens réellement intéressés puissent ramener vos résultats avec eux et les diffuser. La version écolo du truc consiste à rendre votre affiche disponible sur internet et à donner le lien via un code QR (4).
  • Faites-vous de la pub. Vous rencontrez des gens à la pause café? Signalez que vous avez une affiche, invitez-les à venir la voir.
  • Préparez-vous à présenter votre affiche en 2-3 min. Typiquement, j’invite les gens : « Voulez-vous que je vous présente mon affiche? » On n’ose jamais me dire non. En retour, je leur explique l’essentiel de ma recherche rapidement. Tout le monde est content!

Ce que j’aime avec les affiches, c’est qu’il y a parfois des concours d’affiches. Gagner un prix (et de l’argent) tout en diffusant ses résultats, c’est assez plaisant.

En passant, mettons que vous venez à la SQEBC, chers lecteurs, venez donc faire un tour à mon affiche. Vous pourrez la juger en fonction de mes conseils!

(1) Ce n’est pas la modestie qui m’étouffe aujourd’hui.

(2) http://www.ncsu.edu/project/posters/

(3) Comme celles qu’on peut créer avec Cmap Tools : http://cmap.ihmc.us/

(4) C’est si facile à faire! http://www.qrstuff.com/

Survivre à une introduction d’article scientifique

Publié originalement le 23 octobre 2014

Comme annoncé, voici un résumé de trucs trouvés pour écrire une bonne introduction. J’ai utilisé les références suivantes [1, 2] ainsi que les trucs que mon directeur et mon codirecteur m’ont appris au fil des années. Il y a sûrement plein d’autres ressources pertinentes sur le sujet. Envoyez-moi votre référence préférée! Silvia (2007) n’aborde que légèrement les introductions et sous l’angle du domaine de la psychologie, mais c’est un livre très pertinent dans son ensemble.

L’introduction sert à justifier l’importance de l’étude et à capter l’intérêt de l’auditoire [1, 2]. Lorsque l’introduction se trouvera dans un journal scientifique au public large, généraliste (1), elle permettra d’informer le lecteur et de l’amener au niveau de connaissances requises pour comprendre votre étude. Elle permet également de détailler vos objectifs et hypothèses.

La structure de l’introduction est importante. Vous voulez aller du général au plus spécifique [1], soit la fameuse structure d’entonnoir enseignée dans tous les Cégeps du Québec. Vous suivrez également cette structure dans vos paragraphes. Cargill et O’Connor proposent également une méthode pour écrire efficacement votre introduction :

  • Débuter par écrire les phrases très spécifiques et vos objectifs (partie 4 de votre intro)
  • Décrivez le manque dans les connaissances auquel répond votre étude (partie 3)
  • Écrivez le contexte général (qui débutera votre introduction, partie 1)
  • Comblez la partie entre le contexte général et la description du manque par des informations plus spécifiques (partie 2)

Avec cette méthode, vous déconstruisez l’intro, ce qui peut vous donner un coup de main pour l’écriture. Personnellement, je préfère écrire un plan sous forme de phrases. Chaque phrase représente un paragraphe. Une fois ce plan écrit, je joue avec l’ordre des paragraphes. Est-ce que le lien entre chaque semble logique ? Est-ce que je passe bien du général au spécifique? L’utilisation de phrases est pratique parce que dans la structure recommandée du paragraphe, la première phrase est censée dire le thème du paragraphe.

Le dernier paragraphe résume les objectifs et hypothèses de l’article. En ne lisant que ce dernier paragraphe, le lecteur sait de quoi il est question et a un aperçu des méthodes utilisées. Ce n’est pas nécessairement une norme, mais j’apprécie énormément ce genre de fin d’introduction. Ça me permet de ne pas lire certaines introductions et de faire des lectures rapides.

Voilà, j’espère que ça vous donnera un coup de main!

(1) Par exemple Ecology, qui aborde tous les aspects de l’écologie

[1]Cargill, M., & O'Connor, P. (2013). Writing scientific research articles: strategy and steps. John Wiley & Sons.

[2]Silvia, P. J. (2007). How to write a lot: A practical guide to productive academic writing. American Psychological Association.

Survivre à commencer à penser à analyser ses données

Publié originalement le 9 octobre 2014

Cette semaine encore, je vais me servir d’un problème que je vis comme sujet. C’est pratique, car dans mon doctorat, j’ai des problèmes sur une base régulière. Donc, parlons analyses de données et plus précisément, ce terrible moment où l’on veut commencer, mais on ne sait pas trop par quel bout aborder la question. On peut diviser les tâches préparatoires en plusieurs étapes, à faire dans l’ordre ou dans le désordre.

Vérification des données

Vous avez récolté des données à la sueur de votre front. Si vous n’avez pas d’ordinateur de terrain, vous avez saisi les données (ou avez fait saisir les données… merci, étudiants au bac!). Prenez le temps nécessaire pour vérifier les données. Les problèmes d’importations des données dans les logiciels statistiques résultent souvent d’un manque de vérification. Pensez surtout à :

  • Comment sont saisies les données manquantes : un point, une case vide, un Na. Le choix dépendra de votre logiciel statistique.
  • Uniformisation des valeurs des variables catégoriques : par exemple, avez-vous toujours écrit Cassé lorsque vous rapportiez l’état de la tige d’un arbre, ou avez-vous aussi utilisé cassé et cassée?
  • Une virgule ou un point pour vos chiffres? Un détail qui bloque souvent lors du passage d’Excel à un logiciel statistique.
  • Erreurs potentielles dans le jeu de données : une valeur impossible, une date mal saisie, etc. Bien souvent, elles ne peuvent être détectées que par quelqu’un qui comprend bien le projet.

Revoir l’objectif des analyses

«Ben là ! C’est évident que j’ai déjà pensé à ce que je voulais analyser! »

Effectivement, vous savez probablement déjà quel type de conclusion vous voulez tirer de ces données. Et vous avez peut-être même décidé à l’avance quel type d’analyse effectuer (1). C’est quand même une excellente pratique que de réviser les décisions prise précédemment. De votre objectif découlent les variables que vous analyserez et le type d’analyse statistique utilisée.

Bien souvent, on récupère plus de données que ce dont on a besoin… commencez par analyser l’essentiel. Retournez aux décisions prises avant la collecte de données. Ça vous permettra de débuter les analyses. Vous pourrez toujours rajouter une couche de complexité par la suite.

Explorez vos données!

C’est une étape excitante! (2) Avant de procéder avec une analyse super complexe, vous devriez visualiser les données, graphiquement ou avec des statistiques descriptives comme les moyennes et écarts-types. J’avoue que j’ai tendance à sauter cette étape, surtout que mes analyses sont rarement complexes. Mais visualiser les données peut suggérer des analyses à faire, des variables à explorer…

L’exploration des données permet également d’éviter des problèmes statistiques. À ce sujet, Zuur et al. (2010) ont écrit un article brillant que je consulte régulièrement. Je vous le conseille et je me le conseille fortement.

Et maintenant?

Et maintenant, il faudra que je passe aux analyses en tant que telles. J’aimerais bien savoir si vous avez d’autres étapes à me suggérer!

(1) Sans cette décision préliminaire, c’est plutôt ardu de faire une bonne récolte de données. Comme le billet d’aujourd’hui s’adresse plutôt à l’analyse des données, je n’embarque pas dans la préparation du travail de collecte… ce sera pour une autre fois!

(2) Relativement excitante…

Zuur, A. F., E. N. Ieno et C. S. Elphick (2010). A protocol for data exploration to avoid common statistical problems. Methods in Ecology & Evolution 1: 3-14.

Survivre aux demandes de bourses

Publié originalement le 24 septembre 2014

Parlons demandes de bourses. Effectivement, je suis dernière minute, car les dates de remise approchent à grands pas. Mais bon, étiez-vous vraiment à l’avance?

Mon expérience des demandes de bourses se limite au Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) ainsi qu’aux bourses du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG). Par contre, il y a plein de choses relatives aux demandes de bourses qui s’appliquent à n’importe quel organisme de financement !

Aujourd’hui, j’ai l’intention de vous donner des conseils qui tombent dans la case du gros bon sens. Pourquoi vous dire des choses évidentes? Parce qu’on a tous besoin de rappels. Par ailleurs, GradHacker a publié plusieurs articles cette semaine sur les bourses, avec notamment tous les détails requis pour une application CRSNG (1). Vous trouverez de l’information plus spécifique sur leur site.

Une demande de bourse, ce n’est pas sorcier, mais ça demande du travail. Comme à mon habitude je vous propose des trucs provenant de mon expérience :

  • Prendre connaissance des instructions : eh oui! Chaque organisme a ses exigences en terme de texte à écrire, de documents à fournir. Une lecture attentive des conditions d’admissibilités à la bourse est essentielle, sinon, vous pourriez vous retrouver à remplir une demande pour rien. Le CRSNG offre même des vidéos-tutoriels (2) pour aider les postulants. Certaines universités offrent des rencontres d’information sur les grands organismes subventionnaires. C’est souvent répétitif, mais ça peut faire la différence entre votre demande et celle d’un autre étudiant.
  • Utiliser toutes les ressources disponibles :  votre université a un bureau des bourses avec des professionnels disponibles pour vous aider? Faites-les travailler! D’autres personnes peuvent vous accompagner dans votre périple. Vos amis qui ont déjà appliqué peuvent être de bons relecteurs. Votre directeur ou potentiel directeur également. Vous pouvez aussi faire relire votre demande par des non-initiés. Après tout, une demande de bourse, c’est vendre sa candidature. N’importe qui peut juger si vous vous vendez bien.
  • Prenez le crédit qui vous est dû : J’ai souvent vu des gens hésiter à inscrire des petits prix qu’ils ont obtenus sur leur demande, parce qu’ils considéraient ledit prix comme trop modeste ou qu’ils ne croyaient pas le mériter. Une demande de bourse, c’est une compétition et les autres compétiteurs ne seront pas modestes. Sans mentir, inscrivez toutes vos implications, prix, petites bourses.
  • Soyez positif dans votre écriture :  c’est mon conseil le plus personnel. Même si votre travail d’assistant de terrain a simplement consisté à ramasser des fèces de cerfs (3), vous pouvez en parler d’une manière excitante. « J’étais responsable de l’application d’un protocole servant à évaluer les densités de cerfs dans la forêt comparativement au milieu coupé. » Avouez que ça semble plus attirant que « j’ai ramassé des fèces ». L’utilisation du « je » et de verbes actifs est recommandé dans une demande de bourse.

Au final, je n’ai aucune idée du pourquoi j’ai obtenu ou non une bourse. Je performais toujours bien avec un organisme alors que je tombais systématiquement dans la liste d’attente d’un autre. Mais ne désespérez pas! Ces bourses ne sont pas inaccessibles, des personnes réelles les obtiennent. Et si vous n’obtenez rien, prenez cette expérience d’écriture comme un apprentissage.

(1) https://www.insidehighered.com/blogs/gradhacker/nserc-canadian-grad-student%E2%80%99s-holy-grail

(2) http://www.nserc-crsng.gc.ca/Students-Etudiants/Videos-Videos/Index_fra.asp

(3) Tout le monde en écologie ramasse de la crotte. Tout le monde.

Gérer les articles lus: une méthode de survie

Publié originalement le 11 septembre 2014

Mon billet de la semaine passée, ainsi que le nombre élevé de nouveaux étudiants dans mon laboratoire, m’a ramenée dans le passé. Je vais donc continuer cette semaine à vous donner mes trucs de débutants.

Au début d’un nouveau projet de recherche, il faut effectuer une revue de littérature. Cette revue permettra de connaitre son sujet et de développer ses idées. Généralement, votre projet tentera de répondre à des questions d’actualité… ou à de nouvelles questions que vous aurez ciblées (1). Effectuer une bonne recherche en utilisant les bons outils est un sujet en soi. Aujourd’hui, j’aimerais discuter de comment gérer la grande quantité d’articles et de références générée par une revue de littérature.

Tout d’abord, parlons logiciels, car ils sont la base de l’organisation. Il en existe de nombreux qui vous permettent de gérer vos références. Un bon logiciel de gestion bibliographique devrait vous permettre d’importer des références, de les modifier, de faire des recherches dans votre base de données, de pouvoir créer des groupes ou des mots-clés (pour trier vos références), de lier vos références à des PDF et surtout permettre de citer correctement ces références dans un logiciel de traitement de texte. Voici un résumé de quelques logiciels (je ne les ai pas tous testés) :

  • EndNote : c’est le logiciel (payant, $) que j’utilise, principalement parce que c’est le premier que j’ai découvert. EndNote est couramment utilisé et possède une version de base gratuite (http://endnote.com/basic). Comme le logiciel est populaire, les principaux moteurs de recherche permettent un import des références rapide et efficace. EndNote me permet de trier mes références en groupes et également de choisir plusieurs styles de citations que je peux modifier. Je le trouve facile d’utilisation, mais les débutants ont parfois un peu de misère à s’y retrouver. Le lien entre Word et Endnote est simple, ce qui permet de citer aisément dans un texte. EndNote peut tenter de trouver pour vous les PDF liés à une référence, mais il n’y réussit pas toujours.
  • Mendeley: la vedette de l’accès libre, Mendeley est gratuit (http://www.mendeley.com/) mais a également une version payante. Vos articles sont sur le nuage, donc accessibles en tout temps, peu importe l’ordinateur que vous utilisez. Il possède des fonctions d’annotations des PDF, ce qui est bien pratique. Plus qu’un logiciel de gestion, Mendeley vous permet de partager des articles, de partager votre base de données et vise à encourager la collaboration. Est-ce que ça marche vraiment? Je ne le sais pas… Commentaires, quelqu'un?
  • Zotero: Zotero trouve les références dans votre navigateur internet, vous permet de les classer en collections. Il offre également la possibilité de créer des collections intelligentes dans lesquelles vos nouveaux articles liés se classeront automatiquement. Vous pouvez citer dans Word et OpenOffice et sélectionner plusieurs styles de citations. Comme Mendeley, votre bibliothèque sera accessible en ligne et des outils facilitent la collaboration.

Je vous suggère fortement de consulter cet excellent site (http://guides-formadoct.ueb.eu/content.php?pid=90022&sid=670171) pour sélectionner votre logiciel de gestion bibliographique. Au final, c’est une question de goût et le reste, c’est la poutine quotidienne (2) :

  • Soyez constant. À chaque article lu devrait correspondre une référence dans votre base de données.
  • Vérifier immédiatement si la référence est correctement importée pour corriger les coquilles. Ça vous évitera du travail supplémentaire au moment de compléter un article.
  • Si possible, triez vos articles en groupes ou ajoutez-leur des mots-clés qui ont une signification pour vous.
  • Si vous prenez des notes dans un document texte, un cahier ou dans un logiciel comme Evernote (3) assurez-vous de pouvoir faire le lien avec la référence sélectionnée.

J’aimerais bien savoir quel logiciel vous utilisez et pourquoi…commentaires?

(1) Ou à celles que votre directeur aura ciblées.

(2) Les tâches de tous les jours quoi…

(3) https://evernote.com/intl/fr/, un logiciel qu’on m’a fortement recommandé, mais que je n’ai pas encore testé.

Survivre à sa première session

Publié originalement le 3 septembre 2014

Cette semaine, c’est la rentrée à mon université! Tant de jeunes étudiants au baccalauréat, naïfs et festifs, tant de nouveaux étudiants à la maîtrise et au doctorat, plein d’espoir et naïfs à leur façon. Parce que je me sens inspirée, nous allons discuter de comment partir d’un bon pied ses études de 2e ou 3e cycle.

Tout d’abord, précisons certaines limites, car ce billet ne s’adresse pas à tous. Comme vous l’aurez remarqué, ce blogue en entier s’adresse particulièrement aux étudiants en recherche, peu importe le domaine. Je n’ai aucune expérience sur les maîtrises de cours. De plus, comme pour tous mes trucs, ce sont mes trucs. Ça ne veut pas dire que ça fonctionne pour tous. Méfiez-vous des gens qui connaissent l’unique façon de faire des études graduées!

Au début d’un projet de recherche, beaucoup d’étudiants se lancent dans toutes les directions. Par expérience, je peux dire que ceux qui passent un peu de temps à s’organiser semblent terminer plus vite et plus facilement leur maitrise (1). Et l’organisation débute par s’informer sur les exigences du programme. Combien devez-vous suivre de cours durant votre parcours? Devez-vous remettre une description de votre projet? Si oui, quelle est la date limite et comment est-elle évaluée? Outre les exigences du programme, quelles sont les exigences de votre directeur?

Par la suite, vous pouvez planifier à court terme, c’est-à-dire jusqu’à la présentation de votre projet (écrite ou orale). La plupart des programmes semblent avoir une telle exigence et elle vous aidera à définir vos objectifs, hypothèses et méthodes. Une différence majeure entre le baccalauréat et les études graduées, c’est qu’on remet (généralement) plusieurs fois un travail avant la remise finale. C’est-à-dire qu’un ou des collègues ainsi que le directeur liront les documents écrits au moins une fois avant la remise. Vous devrez améliorer votre travail en fonction de ces commentaires. Ajoutez donc à votre planification ce temps de relecture.

Une autre différence majeure, mais qui varie beaucoup en fonction du directeur d’étude, c’est l’aspect collaboratif de la recherche. Vos hypothèses, méthodes et idées seront le résultat de vos lectures et de votre réflexion, mais également de discussions avec votre directeur. Si votre directeur ne le fait pas, pensez à le (2) rencontrer pour discuter de votre projet. C’est plus difficile de collaborer avec quelqu’un lorsqu’on ne l’a jamais fait que de développer seul ses idées, mais c’est définitivement plus payant. On ne peut pas avoir l’expérience d’un chercheur au début de son parcours académique…

Donc, si on récapitule, vous vous êtes informés des exigences du programme et de celles de votre directeur. Vous avez rencontré votre directeur une première fois pour discuter de votre projet. Par la suite, vous avez planifié le travail pour atteindre les exigences de la première session. Si vous avez à remettre un travail du style présentation de projet, vous avez tenu compte du fait que vous devrez le faire relire. C’est un bon début! Il vous rester à développer des idées et des hypothèses…(bonne chance).

(1)C’est probablement vrai pour le doctorat, mais j’ai eu moins d’observer de début de doctorat.

(2)Bien entendu j’utilise le masculin pour alléger le texte.

Retour sur la technique pomodoro

Publié originalement le 25 août 2015

Chose promise, chose due, voici un court retour sur la technique pomodoro.

Depuis la semaine passée, j'ai utilisé à quelques reprises l'alternance 25 min de travail/5 min de pause. La semaine ayant été ponctuée de plusieurs péripéties et d'une soutenance, je n'ai pas utilisé la technique pendant une journée complète.

Par contre, j'ai trouvé que le 25 minutes passait très rapidement! J'avais même envie de passer par-dessus la pause pour sauter à un autre bloc de 25 min. Peut-être que si j'augmentais la durée du temps de travail avant la pause, ça m'éviterais de casser mon rythme.

J'ai testé quelques applications (1 sur Firefox, 2 sur mon Windows phone) permettant de suivre la méthode. Ma préférée est Pomodoro Assistant, qui me proposait immédiatement une pause de 5 min après chaque séquence de 25 minutes. Les tomates s'accumulent sur l'écran pour suivre le nombre de séquences de travail accompli. Ce n'est pas nécessaire d'avoir une application pour utiliser la méthode, mais j'ai trouvé l'expérience plus motivante.

Mon billet de la semaine se fera attendre, étant donné que je vais vivre une expérience d'enseignement! Comment survivre à une tâche d'auxiliaire d'enseignement?

Survivre aux blocages

Publié originalement le 20 août 2014

Je n’avais pas envie de vous parler de blocage cette semaine, mais le sujet s’est imposé. En effet, en ce moment, j’expérimente le blocage de façon quotidienne. Mais de quoi est-ce que je veux parler exactement? Selon le dictionnaire d’Antidote, une définition de blocage est :

[PSYCHOLOGIE] Comportement consistant en une impossibilité d’agir ou de réagir intellectuellement dans une situation donnée.

Donc, un blocage peut être face à l’écriture, à l’analyse de ses données, ou tout simplement à démarrer n’importe quelle tâche. De mon côté, ça se manifeste par un immense désir de procrastiner ou de faire une autre tâche de pertinence douteuse. Je suis bloquée face à la tâche que je veux et que je dois réellement faire. Je suis paralysée et je ne sais même pas pourquoi!

Cela dit, que faire pour survivre au blocage? Et plutôt, que faire pour le surpasser et accomplir cette *insérez votre sacre préféré* d’analyse??? Pour m’aider et peut-être vous aider, j’ai décidé de chercher des réponses.

Une première constatation : il est plus simple de trouver des idées au sujet du blocage d’écriture (le fameux syndrome de la page blanche). Je crois cependant que beaucoup des trucs peuvent s’appliquer à toute autre étape de la recherche que l’écriture et je vais tenter d’adapter le tout en discutant de mes suggestions préférées.

1-N’ayez pas peur d’être mauvais (1,2)

Souvent, on a peur de se lancer et que ce soit mauvais ou que ça ne fonctionne pas. Passez par-dessus ce sentiment et agissez! Au moins, vous aurez une base sur laquelle retravailler par la suite. Selon Paul Silvia (3), il n’y aurait même pas lieu d’avoir un syndrome de la page blanche en écriture scientifique. Vous savez ce que vous voulez dire, écrivez-le, même si ça sort tout croche au début. On pourrait dire la même chose avec des analyses statistiques. Toutefois, je doute qu’appliquer ce conseil lors de travail de laboratoire soit avisé…

2-Donnez-vous une série de petits objectifs (1,2)

«Dans 1 mois, j’aurai fini cet article ». Cet objectif est un bon objectif (vous devriez en avoir), mais il ne vous aidera pas à surmonter un blocage rencontré chaque matin au moment de vous mettre à travailler. Donnez-vous plutôt un objectif raisonnable en début de journée, comme un nombre de mots écrits à atteindre ou une étape à réaliser. Vous pouvez même noter vos objectifs et vous récompenser lorsque vous les réussissez durant une semaine entière (un autocollant, une bière, une sortie au ciné…). Ce truc marche habituellement bien pour moi.

3-Diviser votre temps en sections (2,3)

Que ce soit de réserver un bloc horaire d’un temps donné pour une activité donnée (1h d’écriture à chaque matin) ou d’utiliser la technique Pomodoro, il s’agit de subdiviser la journée. Comme lorsqu’on se donne de plus petits objectifs journaliers, cela divisera l’ampleur des tâches à accomplir et augmentera votre capacité à vous y attaquer. De plus, il est plus facile d’écarter les distractions lorsqu’on se dit que la prochaine heure est consacrée uniquement à la tâche x. Je ne connaissais pas la technique Pomodoro, mais je vous promets de la tester et de vous en reparler! Il s’agit de diviser sa journée et ses tâches en sections de 25 minutes suivies de pauses de 5 minutes, indivisibles et ininterrompues.

L’écriture de ce billet a décidément été thérapeutique, car j’ai beaucoup plus accompli aujourd’hui qu’hier. Il ne me reste qu’à persévérer et peut-être à découvrir d’autres trucs!

(1)Cohn, J., 2014. Pushing Past Writing Blocks (http://www.gradhacker.org/2014/02/18/pushing-past-writing-blocks/)

(2)Silvia, P. J., 2007. How to write a lot: A practical guide to productive academic writing. American Psychological Association.
C’est un livre super que je n’ai malheureusement pas pu relire avant de vous écrire ceci. Je cite de mémoire.

(3) http://www.gradhacker.org/2014/02/05/measuring-your-workday-in-pomodoros/

Survivre aux modifications de son manuscrit

Publié originalement le 13 août 2014

Après avoir travaillé, retravaillé, réécrit et modifié une première version d’un manuscrit, vous l’envoyez à un ami, un collègue, votre directeur pour une première lecture. Plein d’espoir, vous trouvez que c’est un bon texte. Plus qu’un bon texte, c’est le meilleur texte que vous n’avez jamais écrit!

Vous ouvrez le document révisé… il est complètement rouge (ou bleu, de toute façon, Word change toujours la couleur). Vous avez alors une ou toutes les réactions suivantes :

  • Désespoir, car vous ne finirez jamais votre doctorat. Vous noyez votre tristesse dans l’alcool.
  • Colère, car vous êtes un incompris. Votre génie scientifique est trop élevé pour cette personne.
  • Acceptation, car votre texte était nul. Vous acceptez toutes les modifications sans les regarder.

La chose la plus difficile que ma maîtrise m’a apprise, c’est à survivre aux modifications de mon texte, surtout par mon directeur(1). À chaque fois, j’avais à la fois l’impression d’être incompétente et d’être incomprise. Ça m’a pris du temps à comprendre que ces corrections ne sont pas un jugement sur moi et sur la qualité de mon travail. Les modifications, corrections, commentaires sont là pour améliorer l’ouvrage, car tout manuscrit scientifique est un ouvrage collaboratif. Personnellement, je trouve magnifique cette idée que de travailler en collaboration pour créer l’une des briques de l’édifice de la science (ouhhh c’est poétique!).

J’ai aussi développé ma stratégie(2) pour atténuer le désespoir ressenti à l’ouverture d’un document révisé :

  1. Je survole le document, pour regarder l’ampleur de la tâche. Ensuite, je le referme et je fais autre chose. Lorsque je rouvre le document, tout semble plus facile!
  2. Je commence par accepter (ou refuser) les modifications concernant la qualité de la langue. C’est facile et ça élimine souvent une bonne partie des modifications.
  3. Je travaille sur les commentaires plus importants.

Facile à dire, difficile à faire. Restructurer un texte, trouver d’autres références, etc., c’est une tâche qui peut être longue. Toutefois, je crois qu’il est important de se rappeler que vos réviseurs n’ont pas la vérité absolue. Leurs commentaires méritent votre attention, mais peut-être qu’ils ont tort. Dans ce dernier cas, c’est peut-être parce que votre idée était mal exprimée. Corrigez ce défaut!

Il faudra qu’on discute également de comment survivre aux révisions de son manuscrit par un journal scientifique… mais ce sera pour une autre fois!

(1)Certains directeurs commentent peu. Certains virent le texte à l’envers et remettent tout en question. Ce deuxième type peut vous amener beaucoup en apprentissage, mais ouf, c’est parfois dur pour l’égo!

(2)Je n’ai pas trouvé de références/blogues/article sur ce sujet peut-être bénin, mais qui fait partie de la vie de tous les jours durant une maîtrise ou un doctorat. Si vous avez des suggestions, envoyez-les-moi!