Survivre aux modifications de son manuscrit

Publié originalement le 13 août 2014

Après avoir travaillé, retravaillé, réécrit et modifié une première version d’un manuscrit, vous l’envoyez à un ami, un collègue, votre directeur pour une première lecture. Plein d’espoir, vous trouvez que c’est un bon texte. Plus qu’un bon texte, c’est le meilleur texte que vous n’avez jamais écrit!

Vous ouvrez le document révisé… il est complètement rouge (ou bleu, de toute façon, Word change toujours la couleur). Vous avez alors une ou toutes les réactions suivantes :

  • Désespoir, car vous ne finirez jamais votre doctorat. Vous noyez votre tristesse dans l’alcool.
  • Colère, car vous êtes un incompris. Votre génie scientifique est trop élevé pour cette personne.
  • Acceptation, car votre texte était nul. Vous acceptez toutes les modifications sans les regarder.

La chose la plus difficile que ma maîtrise m’a apprise, c’est à survivre aux modifications de mon texte, surtout par mon directeur(1). À chaque fois, j’avais à la fois l’impression d’être incompétente et d’être incomprise. Ça m’a pris du temps à comprendre que ces corrections ne sont pas un jugement sur moi et sur la qualité de mon travail. Les modifications, corrections, commentaires sont là pour améliorer l’ouvrage, car tout manuscrit scientifique est un ouvrage collaboratif. Personnellement, je trouve magnifique cette idée que de travailler en collaboration pour créer l’une des briques de l’édifice de la science (ouhhh c’est poétique!).

J’ai aussi développé ma stratégie(2) pour atténuer le désespoir ressenti à l’ouverture d’un document révisé :

  1. Je survole le document, pour regarder l’ampleur de la tâche. Ensuite, je le referme et je fais autre chose. Lorsque je rouvre le document, tout semble plus facile!
  2. Je commence par accepter (ou refuser) les modifications concernant la qualité de la langue. C’est facile et ça élimine souvent une bonne partie des modifications.
  3. Je travaille sur les commentaires plus importants.

Facile à dire, difficile à faire. Restructurer un texte, trouver d’autres références, etc., c’est une tâche qui peut être longue. Toutefois, je crois qu’il est important de se rappeler que vos réviseurs n’ont pas la vérité absolue. Leurs commentaires méritent votre attention, mais peut-être qu’ils ont tort. Dans ce dernier cas, c’est peut-être parce que votre idée était mal exprimée. Corrigez ce défaut!

Il faudra qu’on discute également de comment survivre aux révisions de son manuscrit par un journal scientifique… mais ce sera pour une autre fois!

(1)Certains directeurs commentent peu. Certains virent le texte à l’envers et remettent tout en question. Ce deuxième type peut vous amener beaucoup en apprentissage, mais ouf, c’est parfois dur pour l’égo!

(2)Je n’ai pas trouvé de références/blogues/article sur ce sujet peut-être bénin, mais qui fait partie de la vie de tous les jours durant une maîtrise ou un doctorat. Si vous avez des suggestions, envoyez-les-moi!