Prendre le thé entre collègues

Jeudi dernier, j’ai donné un séminaire à l’Australian National University, à Canberra. Je commence à me sentir comme une «vraie» chercheuse (1). J’ai passé la journée avec des étudiantes (2) du laboratoire de William Foley, et j’ai collaboré aux travaux de terrain en allant récolter de la nourriture pour des opossums en captivité. Ils font différents tests d’alimentation avec des opossums sauvages, qui seront remis en liberté après quelques semaines de travail pour la science. Des opossums, c’est beaucoup trop cute!

Opossum d'Australie qui attend son souper

On coupe des branches d'une espèce spécifique d'Eucalyptus pour nourrir une autre espèce d'opossum, le possum à queue en anneau.

Par contre, ce que je retiendrai le plus de mon passage, c’est le thé départemental. Une fois par mois, tout le département (chercheurs, postdocs et étudiants) se retrouve pour partager un thé/café avec une collation composée de gâteaux, biscuits, craquelins… Et ça marche! Les gens sont au rendez-vous, discutent… Chaque chercheur responsable d’un laboratoire est chargé d’amener quelque chose à manger.

Il y a quelques mois, j’ai participé à une rencontre informelle visant à trouver des idées pour rapprocher les chercheurs et étudiants au département. J’aimerais tant importer cette belle idée à mon université! Une fois par mois, ce n’est pas beaucoup. Et avec de la nourriture gratuite, on pourrait s’attendre à une participation intéressante chez les étudiants. Bref, c’est à creuser!

(1) Ce sentiment est plus important que mon sentiment d’être adulte. Je ne sais pas si je serai un jour adulte.

(2) Un merci particulier à Jessie Au, Karen Ford, Pips et Anna !

Dans un exclos, tu es à l'intérieur ou à l'extérieur?

Ça fait des années que mes amis font des blagues sur les exclos. Manifestement, j’ai mal expliqué le concept la première fois. Ce qui m’a fait le plus rire, c’est lorsqu’ils se sont rendu compte que pour d’autres biologistes, le concept est plutôt commun. En fait, il est à la base de plusieurs études sur les relations plantes-herbivores!

Un exclos, c’est un endroit clôturé d’où on élimine les herbivores. Au lieu de garder les cerfs à l’intérieur, on les garde à l’extérieur (exclos). Ça nous permet de voir l’impact des herbivores sur le milieu : à l’intérieur de l’exclos, pas de broutement! Les résultats sont parfois impressionnants.

Dans un parc national Néo-Écossais

Dans une forêt de l'Outaouais (du thuya à l'intérieur, aucun à l'extérieur !)

Les exclos peuvent également être utilisés dans un cadre de gestion, comme à l’ile d’Anticosti, pour permettre la régénération d’espèces surutilisées par les cerfs. Dans ce cas particulier, on installe la clôture après la coupe des arbres et on la désinstalle (éventuellement) lorsque la régénération est bien établie.

Anticosti, en dehors de l'exclos Caillou

Et à une distance de moins de 10 m de ces épinettes, l'exclos de Caillou!

L'extérieur (gauche) et l'intérieur (droite) d'un autre exclos d'Anticosti