Pourquoi je m'ostine à utiliser Prezi

S’ostiner, en bon québécois, c’est le même mot que s’obstiner, mais plus agréable à dire. C’est continuer à faire de quoi, envers et contre tout. Dans mon cas, je m’ostine à utiliser Prezi plutôt que Power Point pour mes présentations. Ça explique mon peu de billets de blogue des dernières semaines; je préparais un séminaire de mi-parcours résumant la première moitié de mon doctorat (déjà!?!).

Pour ceux qui ne connaissent pas Prezi, c’est un logiciel de présentation (avec version gratuite et payante) qui révolutionne la façon de présenter. D’un passage linéaire de diapo à diapo, on peut utiliser un schéma et zoomer à l’infini sur certaines sections. J’adore le résultat lorsque c’est bien utilisé. C’est dynamique, vivant, beau et utile. Mal utilisé, ça donne mal au cœur. Il faut investir du temps pour apprendre à créer un Prezi, mais les commentaires que j’ai reçus m’indiquent que ça en vaut la peine. En résumé, les avantages que j’y vois :

  • Capter l’attention du public : la nouveauté et le fait que chaque présentation soit différente attirent immédiatement le public avec Prezi. Comme les gens ne savent pas où on va par la suite, ils semblent être plus attentifs.
  • Présenter un sujet de façon non linéaire efficacement : on peut examiner chaque élément d’un schéma et aller plus en profondeur en zoomant à l’intérieur. Il est possible de présenter facilement des schémas de concepts (2).

Prezi ne transformera pas un mauvais présentateur en bon présentateur. Mais je crois qu’il peut créer de meilleurs résultats pour certaines présentations. Si c’est si beau, pourquoi je m’ostine ? Quel est mon problème?

  • Le logiciel est instable et modifie parfois des tailles ou des vues…En même temps, si le projecteur est croche, vous pourrez zoomer au bon endroit de la présentation (merci à François Olivier Hébert pour ce truc!).
  • Mon directeur n’aime pas trop Prezi. C’est peut-être parce que les premiers que j’ai faits n’étaient pas au top. C’est aussi parce qu’il ne peut pas réutiliser mes diapositives dans des présentations.
  • Tout comme Word, les déplacements d’objets peuvent modifier tout et vous faire sacrer pendant quelques minutes.

Je recommanderais quand même l’utilisation du logiciel. Un jour, quand je serai super bonne pour faire des Prezi, je vous donnerai des trucs.

(2) Si vous ne connaissez pas le schéma de concept, essayez http://cmap.ihmc.us/

J'ai mon profil Research Gate plogué sur mon Twitter, pis celui de Twitter plogué dans Academia (1)

Publié originalement le 30 octobre 2014

Vous procrastinez probablement fréquemment sur Facebook, mais si je vous disais que vous pourriez conjuguer réseaux sociaux et activités académiques, que diriez-vous? Votre attention est captée? Le billet de cette semaine parlera d’outils sociaux scientifiques et sera fortement inspiré de celui-ci [1], écrit par le Prof Patrick Dunleavy et par mon expérience personnelle.

Pour un chercheur, l’utilité d’avoir une présence virtuelle est évidente : diffuser ses résultats au plus grand nombre possible [1]. Quand j’en parle à mes collègues étudiants à la maitrise/doctorat, j’obtiens souvent la réponse suivante : « Mais, je n’ai rien publié encore! » OK. Mais vous voulez qu’on parle de votre projet non? C’est tout l’intérêt de la science, diffuser les résultats. En bâtissant un réseau virtuel, vous pourriez attirer de nouvelles collaborations, créer des contacts avec d’autres étudiants ou des chercheurs. Éventuellement, ce réseau pourrait vous servir à trouver un doctorat ou un postdoctorat. Donc, arrêtez de me servir vos fausses excuses!

Personnellement, j’utilise Research Gate (2). Je m’y suis créé un profil qui regroupe publications, champs d’intérêt, projets actuels. Beaucoup de biologistes l’utilisent, ce qui augmente sa pertinence pour moi. En plus, on obtient un genre de cote et c’est donc très attirant pour tous les scientifiques qui ont un côté gamer. On peut poser et répondre à des questions, mais franchement, ce système est mal géré. Les questions posées sont souvent de l’identification à partir de photos ou de la recherche d’article pour quelqu’un d’autre. Euh, cessez cette paresse intellectuelle! Par contre, on peut demander aux auteurs l’accès à leurs articles et suivre leurs nouvelles publications. Pratique! J’ai également un profil Academia (3), mais je n’utilise plus le site… principalement par manque de popularité. Academia, c’est le Google+ des réseaux sociaux scientifiques (Désolée). C’est quand même pratique d’avoir un profil, car Academia me prévient si des gens me cherchent sur Google. Ça peut sembler inutile, mais si vous venez d’envoyer un courriel à un chercheur et que dans la journée suivante on vous cherche sur Google, ça vous donne une vague indication que votre courriel a été lu. Comme toute la planète qui travaille ou presque, j’ai mon profil LinkedIn (4). Ce ne sera pas le jour où je me chercherai un job qu’il sera temps de me créer un réseau de contacts!

Si vous êtes un scientifique publié (ou avec un mémoire de maitrise ou une thèse), vous pouvez également créer un profil sur Google Scholar. Google Scholar vous suggèrera même de nouvelles publications à lire. Dans la même ligne, Mendeley dont j’ai parlé dans mon billet sur les logiciels de référence bibliographique est aussi un réseau d’échange. Par contre, bien que je connais des gens qui utilisent Mendeley, aucun ne semble l’utiliser comme réseau social.

Ça en fait beaucoup, je sais, mais la plupart ne demandent que peu de temps à créer et ne vous oblige aucunement à une consultation journalière ou hebdomadaire. Et honnêtement, si vous avez un profil sur chacun de ces sites, vous serez numéro 1 parmi vos homonymes la prochaine fois que vous vous googlerez.

(1) Titre inspiré des paroles de Serge Fiori, dans la chanson Le monde est virtuel

(2) https://www.researchgate.net/application.Login.html

(3) http://www.academia.edu/

(4) https://www.linkedin.com/nhome/

[1] Dunleavy, P. 2014. Are you an academic hermit? Consulté en Octobre 2014, https://medium.com/advice-and-help-in-authoring-a-phd-or-non-fiction/are-you-an-academic-hermit-6d7ae5a0f16a

Gérer les articles lus: une méthode de survie

Publié originalement le 11 septembre 2014

Mon billet de la semaine passée, ainsi que le nombre élevé de nouveaux étudiants dans mon laboratoire, m’a ramenée dans le passé. Je vais donc continuer cette semaine à vous donner mes trucs de débutants.

Au début d’un nouveau projet de recherche, il faut effectuer une revue de littérature. Cette revue permettra de connaitre son sujet et de développer ses idées. Généralement, votre projet tentera de répondre à des questions d’actualité… ou à de nouvelles questions que vous aurez ciblées (1). Effectuer une bonne recherche en utilisant les bons outils est un sujet en soi. Aujourd’hui, j’aimerais discuter de comment gérer la grande quantité d’articles et de références générée par une revue de littérature.

Tout d’abord, parlons logiciels, car ils sont la base de l’organisation. Il en existe de nombreux qui vous permettent de gérer vos références. Un bon logiciel de gestion bibliographique devrait vous permettre d’importer des références, de les modifier, de faire des recherches dans votre base de données, de pouvoir créer des groupes ou des mots-clés (pour trier vos références), de lier vos références à des PDF et surtout permettre de citer correctement ces références dans un logiciel de traitement de texte. Voici un résumé de quelques logiciels (je ne les ai pas tous testés) :

  • EndNote : c’est le logiciel (payant, $) que j’utilise, principalement parce que c’est le premier que j’ai découvert. EndNote est couramment utilisé et possède une version de base gratuite (http://endnote.com/basic). Comme le logiciel est populaire, les principaux moteurs de recherche permettent un import des références rapide et efficace. EndNote me permet de trier mes références en groupes et également de choisir plusieurs styles de citations que je peux modifier. Je le trouve facile d’utilisation, mais les débutants ont parfois un peu de misère à s’y retrouver. Le lien entre Word et Endnote est simple, ce qui permet de citer aisément dans un texte. EndNote peut tenter de trouver pour vous les PDF liés à une référence, mais il n’y réussit pas toujours.
  • Mendeley: la vedette de l’accès libre, Mendeley est gratuit (http://www.mendeley.com/) mais a également une version payante. Vos articles sont sur le nuage, donc accessibles en tout temps, peu importe l’ordinateur que vous utilisez. Il possède des fonctions d’annotations des PDF, ce qui est bien pratique. Plus qu’un logiciel de gestion, Mendeley vous permet de partager des articles, de partager votre base de données et vise à encourager la collaboration. Est-ce que ça marche vraiment? Je ne le sais pas… Commentaires, quelqu'un?
  • Zotero: Zotero trouve les références dans votre navigateur internet, vous permet de les classer en collections. Il offre également la possibilité de créer des collections intelligentes dans lesquelles vos nouveaux articles liés se classeront automatiquement. Vous pouvez citer dans Word et OpenOffice et sélectionner plusieurs styles de citations. Comme Mendeley, votre bibliothèque sera accessible en ligne et des outils facilitent la collaboration.

Je vous suggère fortement de consulter cet excellent site (http://guides-formadoct.ueb.eu/content.php?pid=90022&sid=670171) pour sélectionner votre logiciel de gestion bibliographique. Au final, c’est une question de goût et le reste, c’est la poutine quotidienne (2) :

  • Soyez constant. À chaque article lu devrait correspondre une référence dans votre base de données.
  • Vérifier immédiatement si la référence est correctement importée pour corriger les coquilles. Ça vous évitera du travail supplémentaire au moment de compléter un article.
  • Si possible, triez vos articles en groupes ou ajoutez-leur des mots-clés qui ont une signification pour vous.
  • Si vous prenez des notes dans un document texte, un cahier ou dans un logiciel comme Evernote (3) assurez-vous de pouvoir faire le lien avec la référence sélectionnée.

J’aimerais bien savoir quel logiciel vous utilisez et pourquoi…commentaires?

(1) Ou à celles que votre directeur aura ciblées.

(2) Les tâches de tous les jours quoi…

(3) https://evernote.com/intl/fr/, un logiciel qu’on m’a fortement recommandé, mais que je n’ai pas encore testé.