Rejet d’un article et rejet amoureux, même combat ?

Après le fort succès de mon billet sur le tricot et le doctorat, je me suis dit que je devrais continuer à faire des amalgames douteux (vous aimez le croustillant, pas vrai ?). En plus, j’ai reçu cette semaine la nouvelle que mon article de méta-analyse était rejeté par le journal qui l’évaluait. Les commentaires des réviseurs étant quand même très bons, je suis restée positive ! Pour mes lecteurs qui ne sont pas dans le milieu académique, c’est quelque chose qui arrive tout le temps.

Tout le temps, mais qui suscite déception, tristesse, de la colère parfois et un sentiment de rejet. Un peu comme une peine d’amour. Qu’est-ce que le rejet d’un article et le rejet amoureux ont en commun ?

  • Le sentiment d’échec (ais-je vraiment besoin de vous l’expliquer ?)
  • Le sentiment d’être injustement traité : « ils/il ne m’ont/a pas compris ! Je suis une incomprise !!! »
  • Le découragement : quoi, je dois encore recommencer ? Chercher un journal/partenaire qui correspond à ma liste de critères, soumettre mon application, espérer une réponse. Dans les deux cas, je vais passer des jours et des jours à regarder mes courriels toutes les heures (1).
  • « Ce n’est pas toi, c’est moi le problème »/« Votre manuscrit ne correspond pas aux thèmes de notre journal »
  • La rejetée en parle à tous ses amis pour qu'ils adoptent son point de vue. Ça marche beaucoup mieux avec le rejet d'un article qu'avec un rejet amoureux.

Et je pourrais continuer. Mais au final, rejet d’un article et rejet amoureux sont très différents.

Le rejet d’un article se base sur des critères objectifs (2). Ce n’est pas moi, Emilie Champagne, en tant que personne qui est rejetée. C’est ce travail. Et encore, ce n’est pas l’entièreté du travail, ce sont des points que je peux améliorer, travailler.

Bref, retour au travail, avec le sourire !


(1) Parfois plus fréquemment…

(2) Lorsque le processus est correctement fait. On peut signaler qu’il y a beaucoup de doutes dans le milieu scientifique sur la réellement objectivité du processus de révision par les pairs. Lisez ce blogue pour un exemple de sexisme parfois inconscient.