Tempête dans le milieu de la science!

Au début de cette journée, je jonglais avec plusieurs sujets de blogue. En fait, je n’avais aucun sujet. Puis, ce midi, incroyable flash : un évènement m’a profondément choquée la semaine passée et c’est le #addmaleauthorgate!

Des tonnes de blogues ont été écrites à ce sujet. Mais comme d’habitude, peu ou pas en français. Donc…

L’origine de la controverse?

Une chercheuse a soumis un article portant, en gros, sur certaines différences académiques entre les doctorants et les doctorantes. Un de leurs résultats est notamment que les hommes publient plus d’articles que les femmes.

Ok, où est le problème?

Lorsque cette postdoctorante et sa coauteure ont reçu les commentaires sur leur article, elles ont été choquées de la teneur des commentaires. On le serait à moins… voici le pire (peut-être) de ces commentaires :

« It would probably also be beneficial to find one or two male biologists to work with (or at least obtain internal peer review from, but better yet as active co-authors), in order to serve as a possible check against interpretation that may sometimes be drifting too far away from empirical evidence into ideologically biased assumptions. »

Je paraphrase : il serait bénéfique de travailler avec un homme qui vérifierait l’interprétation, l’empêchant de dériver trop loin des résultats empiriques et d’aller vers des suppositions idéologiques.

Quoi? Vraiment, vous demandez d’ajouter un homme au manuscrit pour qu’il soit plus valide? En plus, les hommes sont immunisés contre les suppositions idéologiques? Bonne nouvelle, je ne le savais pas! Toujours selon ce réviseur, les hommes publieraient plus d’articles, car ils ont une meilleure santé et plus d’endurance (« marginally better health and stamina »).

C’est n'importe quoi!

Effectivement. Les auteures de l’article ont utilisé une méthode traditionnelle en écrivant à l’éditeur pour se plaindre. Ne recevant aucune réponse du journal (PLOS ONE), elles ont  amené ces extraits outrageusement sexistes sur Twitter, ce qui a définitivement lancé la controverse. Vous pouvez trouver toutes sortes de références en regardant #addmaleauthorgate. PLOS ONE a retiré ce réviseur de ces listes et a demandé à l’éditeur (la personne responsable du processus de révision pour cet article) de démissionner de ce poste (un poste non rémunéré).

Pour d’autres détails sur l’affaire, voici deux liens parmi tant d’autres :

http://retractionwatch.com/2015/04/29/its-a-mans-world-for-one-peer-reviewer-at-least/

http://news.sciencemag.org/scientific-community/2015/04/sexist-peer-review-elicits-furious-twitter-response

http://www.washingtonpost.com/news/speaking-of-science/wp/2015/04/30/sexism-in-science-peer-editor-tells-female-researchers-their-study-needs-a-male-author/