Terpènes, les nouveaux composés à la mode

Je n’en reviens pas de n’avoir jamais parlé de terpènes sur ce blogue. J’ai déjà parlé de composés de défense, mais pas de ceux-là. Pourtant, les gens qui m’ont croisés dans la dernière année ont incroyablement envie que j’arrête de parler de terpènes. Ça n’arrivera pas.

Comme mentionné plus haut, les terpènes sont, entre autres, des composés de défense des plantes. Défense contre quoi? Herbivores, champignons, bactéries… les terpènes ont plusieurs modes d’action. Ils peuvent être toxiques, irritants, amer et même cancérigènes. Plusieurs terpènes sont volatiles et peuvent donc servir de mode de communication entre les plantes et des animaux (dont nous). Et ce n’est probablement que la pointe de l’iceberg. N’étant pas chimiste, je ne veux pas m’avancer sur toutes les fonctions possibles de ces composés, mais ça me semble déjà beaucoup!

Les terpènes vivent présentement leur moment de gloire, notamment par leur présence dans la marijuana. Les différences entre de nombreuses variété de cette plante s’expliquent notamment par la composition en terpènes. Un terpène, la thujone, serait responsable selon certains des effets de l’absinthe [1]. Ce sont aussi certains des composés responsables des arômes des fines herbes, des agrumes, etc. C’est de là qu’ils tiennent leur noms quasi-poétiques : limonène, sabinène, camphre, pinène.

Un des aspects de ces composés qui me fascine le plus est qu’ils ont tous la même origine et la même base moléculaire, l’isoprène. Les monoterpènes sont composés de deux isoprènes, les sesquiterpenes de trois isoprènes et ainsi de suite. Une molécule, des milliers de conformation possibles. J’entends déjà Charles Tisseyre (« Fascinant! »).

[1] La thujone est également un des terpènes majeurs du thuya occidental, le mal-nommé cèdre. À quand un alcool fait avec votre haie?