Le guide des alliés - version mentor

Que vous soyez professeur, directeur de recherche ou tout simplement un chercheur diplômé, vous êtes peut-être le mentor de quelqu’un. Un mentor, selon le dictionnaire d’Antidote est une personne d’expérience qui guide et conseille une personne moins expérimentée dans une association professionnelle, dans une entreprise, etc. Quelle belle responsabilité ! Un mentor aide à former la prochaine génération de professionnels dans son domaine et peut avoir une influence importante et positive sur la vie d’une autre personne. À cause de leur influence, c’est d’autant plus essentiel pour les mentors de tenir compte des conditions particulières des groupes sous-représentés de leur domaine. Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités. Bien entendu, toutes les suggestions proposées dans mon guide des alliés – version étudiant s’appliquent aux mentors. Mais qu’est-ce que les mentors devraient faire de plus ?

1.Porter une attention particulière à leurs actions et à leurs paroles lorsqu’en position d’autorité

Par leurs paroles, leurs gestes ou leur silence, les personnes en position d’autorité peuvent légitimiser des comportements discriminatoires et encouragent la reproduction de ces comportements.

J’ai souvent entendu des commentaires sur les compétences particulières des hommes vs les femmes (« J’ai besoin d’un gars pour ce projet de maîtrise »). J’ai moi-même déjà dit qu’« une femme serait mieux pour faire ça ». L’impact sur d’autres personnes de ces phrases peut être dévastateur et les amener à délaisser leurs réels champs d’intérêt. Ce n’est certainement pas l’influence que vous désirez avoir sur des gens encore en formation. De la même façon, ne distribuez pas de tâche en fonction de stéréotypes (les femmes sont plus appliquées, donc on leur confie la vérification des données...).

2.Supporter activement les gens des groupes sous-représentés

Le syndrome de l’imposteur peut être particulièrement fort chez les gens qui sont peu représenté dans un domaine (1). Oui, ils auront probablement besoin d’encouragements plus clairs que les autres. Mais est-ce de leur faute s’ils croient qu’ils n’ont pas leur place ? Un « bravo, beau travail » peut changer la journée d’une personne.

Dans les conversations de groupes, vous pouvez positivement encourager la participation de ces personnes et empêcher les coupages de parole. Vous pouvez vous tenir au courant d’opportunités spécifiques (2) et encourager vos étudiants à postuler. Vous pouvez leur permettre de rencontrer des mentors qui leur ressemblent. Vous pouvez travailler particulièrement à recruter des gens de groupes sous-représentés. Vous pouvez être compréhensif envers un étudiant qui des obligations familiales qui requièrent un ajustement de son horaire ou de sa planification.

Je ne fais pas ici une liste exhaustive de ce qu’il est possible de faire (3). Je voulais simplement fournir des idées aux mentors désireux d’être de meilleurs alliés. Mon directeur de doctorat m’a déjà dit que je l’ai aidé à progresser à ce sujet. Je ne sais pas si je mérite cet éloge (4), mais la plupart des chercheurs que je connais veulent être de bons directeurs, de bons mentors, surtout un milieu académique parfois hostile. Disons qu’aujourd’hui, on commence une discussion…

(1) Voici un magnifique TedTalk à ce sujet

(2) Par exemple, des bourses pour les femmes.

(3) D’autres magnifiques idées ici et ici

(4) Je ne pleure pas, c’est juste des allergies!!!