Excitation, rencontres et syndrome d’imposteur

Si je suis restée muette dans les dernières semaines, c’est en partie parce que j’organisais un atelier au Carrefour Forêts 2019, un évènement du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Cet atelier, intitulé Aménagement forestier et population abondantes de cervidés : un dialogue pour la conciliation, a consisté en un panel d’expert suivi de groupes de discussions.

C’était la première fois que j’organisais un évènement de cette ampleur, c’est-à-dire une soixantaine de participants. L’expérience a été géniale et les commentaires des participants ont généralement été positifs. Bref, je ne pouvais demander plus. J’ai fait également beaucoup de rencontres pertinentes au Carrefour, durant et après l’atelier. Je suis encore nouvelle dans le milieu forestier et chaque occasion apporte de nouveaux contacts. Quand j’étais au doctorat, j’étais déçue que ces nouveaux contacts ne mènent pas directement à de nouvelles opportunités ou à de nouveaux projets. Mais le réseautage est un travail de longue haleine et je vois maintenant mes efforts porter fruit. Aux débutants qui me lisent, ne désespérez pas! Continuez à serrer des mains, à vous présenter, à échanger!

Je discuterai probablement une autre fois [1] de comment nous avons organisé l’activité (c’est dur de créer des questions qui permettront aux participants de discuter en profondeur!). Aujourd’hui, j’aimerais plutôt vous dire comment j’ai parfois erré du côté du syndrome de l’imposteur. Ma confiance est assez résistante aux assauts, mais organiser un tel atelier et surtout, m’auto-inviter dans un panel d’expert, c’est un peu beaucoup.

Le syndrome d’imposteur, c’est le sentiment d’être là par chance et d’être une fraude. Et c’est la peur que quelqu’un nous démasque. Il existe de très bons textes au sujet de ce syndrome [2]. Comme j’ai de l’expérience à me sentir comme une impostrice [3], j’ai décidé de ne pas écouter la voix intérieure qui me suggérait ces idées. Mais c’est un conseil absolument nul à vous donner, si vous êtes dans une situation similaire : « Arrête d’y penser, ça va aller! ».

Il n’y a pas de solution facile pour arrêter de se sentir comme un imposteur. S’entourer de gens honnêtes est un début, mais s’appuyer sur les autres n’est qu’une béquille. Sur le long terme, il s’agit de bâtir sa propre confiance et d’identifier nos propres comportements toxiques. Par exemple, arrêter de minimiser ses accomplissements. Lorsque je mentionne que je vais rester en poste à la Direction de la recherche forestière parce que j’ai obtenue une bourse de 2 ans [4], je rajoute souvent que j’ai failli ne pas l’avoir. À quoi ça sert de rajouter cette information? Quelle est ma motivation à me rappeler sans cesse que j’aurais pu ne pas avoir une bourse alors que je l’ai? Maintenant que j’ai identifié le comportement, il est temps de l’arrêter.

Si vous vous sentez comme un imposteur, n’hésitez pas à en parler et à débusquer vos comportements toxiques. Et si vous ne savez pas à qui en parler, n’hésitez pas à me contacter.

[1] Je dis souvent cela et je n’écris jamais le blogue sur le sujet proposé. Espérons que je me dompte…

[2] Un courte introduction sur Huffpost (en français) : https://quebec.huffingtonpost.ca/roxanne-pellerin/syndrome-imposteur-definition-solutions_a_23534120/

Un Ted talk sur le syndrome de l’imposteur, surtout pour les minorités: https://www.youtube.com/watch?v=kx6eP0Gb344

Et quelques blogues en anglais parmi les nombreux qu’une recherche rapide peut apporter

https://theresearchwhisperer.wordpress.com/2016/02/02/imposter-syndrome/

https://www.chronicle.com/article/How-to-Overcome-Impostor/244700

[3] Oui, c’est le bon mot: http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=2&t1=&id=1922

[4] Et oui! HOURRAH!