L'autocitation, un problème exagéré? La réflexion du vendredi

Le milieu académique est considéré comme un milieu compétitif où la valeur se mesure aux nombres de publications et au nombre de citations de ces publications. Dans ce contexte, on ne sera pas surpris que citer ses publications précédentes soit avantageux, d’autant plus qu’on augmente ainsi sa visibilité. Cette pratique est appelée en anglais self-citation… traduisons là par l’autocitation.

Parce qu’elle est associée à l’autopromotion, l’autocitation est généralement mal perçue. Et les réviseurs anonymes proposant d’ajouter des références sont souvent soupçonnés, à tort ou à raison, d’être les auteurs desdites références.

Mais l’autocitation, est-ce nécessairement mal ? J’ai plutôt tendance à considérer que ça indique que ces chercheurs ont beaucoup contribué au domaine et que leurs travaux actuels se basent sur les apprentissages précédents. C’est sûr qu’il peut y avoir de l’abus, mais si la référence est appropriée, il ne faudrait tout de même pas s’empêcher de se citer !

Mon article de maitrise a été cité dans quatre articles scientifiques, dont trois par des gens de mon groupe de recherche. Certains auteurs sont sur chacun de ces articles. Autopromotion abusive ou simple indication de la connexion entre les différents projets ?

Le Scientific American aborde la question avec des chiffres. On y apprends notamment (grosse surprise) que plus un article a de coauteurs, plus il sera autocité et que le taux de citation d’un article par ses auteurs est plus élevé dans les deux premières années suivant la publication de cet article.

Au final, le problème n’est-il pas, une fois encore, dans la façon dont on mesure la qualité de la recherche ? Vous en pensez quoi ?