Le faux lien entre papier hygiénique et la déforestation

Ces derniers temps, plusieurs articles dans les médias sur le milieu forestier m’ont fait sursauter. Il y a beaucoup de fausses informations dans ces articles. C’est une chose de citer une personne, mais je crois qu’un journaliste compétent devrait rectifier l’utilisation incorrecte de certains termes, en fournissant des définitions et des faits. Entre cette vision utopique et la réalité, il y a parfois un monde.

C’est ainsi que récemment, j’ai vu passer un article où l’on parlait de déforestation en forêt québécoise. Ce terme est utilisé dans un rapport du Natural Resource Defense Council (NRDC), un groupe d’activistes qui disent recourir à des experts scientifiques. Malheureusement, l’emploi du terme déforestation est fautif (1).

La déforestation ou le déboisement, c’est la perte de forêts, c’est-à-dire qu’il y a conversion d’une forêt en autre chose. Le déboisement, c’est par exemple la petite forêt de votre quartier qui est transformé en extension du quartier résidentiel. Selon le gouvernement du Canada, le taux de déboisement au pays est de 0.02%. C’est minime!

Lorsqu’il y a coupe forestière, l’industrie forestière n’a aucun avantage à ce que la forêt ne se régénère pas. Au contraire, si on veut retourner exploiter la même section de forêt dans 50 ou 100 ans, on a besoin d’une régénération vigoureuse et donc, d’une nouvelle forêt. Je ne vois donc pas comment la coupe pour produire du papier hygiénique peut mener à la déforestation à grande échelle.

Déforestation est un terme utilisé de façon tendancieuse dans ce contexte, question de générer une réaction du public. D’ailleurs, le représentant du NRDC parle de forêts irrémédiablement endommagées, ce qui me semble une autre exagération grossière.

Bref, rappelons-nous d’utiliser notre jugement critique. N’hésitez pas à me faire parvenir des nouvelles du milieu forestier ou faunique que vous jugez douteuses. Il me ferait plaisir d’enquêter et de débusquer les fausses nouvelles, exagérations et autres mauvaises utilisations de termes techniques.

(1)    Je n’ai pas l’intention pour l’instant d’aller lire ce rapport, je ne peux donc pas en critiquer le contenu, ni la compétence des experts qui l’ont produit.